Suite de notre entretien avec Nicolas Lapierre (première partie ICI), team manager de l’équipe COOL Racing en LMP2 en ELMS. Le Français parle de ses relations avec les autres constructeurs qui lui mettent à disposition des pilotes, mais aussi de son double rôle COOL Racing / Alpine ainsi que les réflexions liées à la suite de sa carrière…
Vous avez un lien particulier quand même avec Toyota. Vous êtes vous-mêmes un ancien pilote, vous aviez José Maria Lopez l’année dernière chez COOL, Ritomo Miyata en 2024. Kazuki Nakajima a passé un très long moment dans votre stand le dimanche de la course de Spa…
« J’ai toujours gardé un lien particulier, entre autres, avec Kazuki qui a été mon coéquipier et qui est maintenant en charge de ce programme. Avec Toyota en général, on a de bonnes relations. Je suis proche de David Floury (directeur technique de Toyota) également. C’est vrai que le deal s’est fait assez facilement et tout se passe plutôt bien ! »
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Et l’année prochaine, ça sera encore la même chose ? Aurez vous un nouveau pilote junior ?
« Pour l’instant, il n’y a rien de prévu, mais c’est vrai que cette année, on a la chance d’avoir Peugeot qui nous a mis à disposition Malthe Jakobsen. Mercedes, c’est Fred (Vesti), Alpine c’est Paul-Loup (Chatin) ou Ferdinand (Habsburg), Toyota avec Ritomo. C’est une belle satisfaction pour nous de pouvoir avoir ce lien avec des constructeurs et des pilotes aussi talentueux. »
Le but est de les garder ? Qu’en est-il de Malthe Jakobsen ?
« On va essayer, mais ce ne sera plus son programme prioritaire (il est devenu pilote titulaire Peugeot en WEC), c’est sûr. La vision change. On est très heureux de son accomplissement et qu’il aille finalement rouler en WEC, en Hypercar, parce qu’il le mérite vraiment. Pour l’instant, c’est un peu tôt. On attend surtout pour la LMP2 : la première étape, c’est la classification qui nous permet de construire nos équipages. Avant ça, c’est difficile de se positionner. »
« C’est compliqué de faire COOL Racing et Alpine de front ! »
Dans votre rôle de team manager, vous prenez de plus en plus de plaisir. Est-ce que c’est quelque chose qui pourrait vous faire arrêter un programme officiel à côté ?
« C’est encore un peu tôt, mais, en tout cas, je me régale à faire ça, à occuper ce rôle, je prends autant de plaisir qu’à rouler. Je pense qu’il y a de belles opportunités, de belles choses à faire. Pour moi, c’est un peu le début d’une deuxième carrière, mais il est vrai qu’aujourd’hui, c’est compliqué de faire les deux de front surtout avec le niveau de l’ELMS et celui de l’Hypercar. Il faut être vraiment à fond et c’est vrai que ce n’est pas évident. D’ici la fin de l’année, on verra ce qui se passera. Le projet Alpine me plaît beaucoup et je suis content d’en faire partie. Ce seront donc des décisions qui ne sont pas évidentes à prendre et c’est en phase de réflexion. Ce qui est sûr, c’est que je continue ou pas, je serai toujours aussi épanoui d’être dans les paddocks, que ça soit dans la voiture ou dans le box. »
Au Mans, cela a dû être un crève-cœur entre les deux stands, Alpine et COOL Racing…
« Honnêtement, c’était dur. Alpine, c’est vraiment dommage parce que la voiture marchait vraiment bien et de devoir s’effacer aussitôt, c’était frustrant. Surtout qu’il y avait vraiment une bonne atmosphère, un gros soutien de la part du public, des fans. On sent aussi que la voiture progresse. Le projet est solide même si des fois, on est frustré d’être 10e ou 12e. Au final, quand tu regardes la grille, tu te dis : « On n’a vraiment pas à rougir car c’est très serré. »
L’interview a été faite avant la 4e place à Fuji de Nicolas Lapierre sur l’A424 n°36 !
« Le Mans 2024 a été l’un des plus durs que j’ai vécu en termes de déception sportive ! »
Comment avez-vous géré au Mans. Vous regardiez quand même un peu à l’écran les positions des deux COOL Racing…
« Toute la semaine, j’ai gardé un œil sur COOL. Et puis, quand on a abandonné avec Alpine, je suis passé dans l’autre garage et ai fait la fin de course là-bas. C’était chouette, mais au final, le lundi après Le Mans a été assez dur. Je dirais même que ce Le Mans a été l’un des plus durs que j’ai vécu en termes de déception sportive ! »