Nicolas Lapierre est depuis quelques années le team manager de COOL Racing qui évolue en ELMS, en Michelin Le Mans Cup et Ligier European Series. Le Français, aussi pilote officiel Alpine Endurance Team en WEC, est très engagé au sein de son team et le juste équilibre entre les deux « entités » n’est pas toujours évident.
Comment ça se passe pour le moment en ELMS ? Il y a eu une victoire en début de saison à Barcelone puis ce fut plus difficile…
« En effet, la n°37 était bien partie avec notre succès en Espagne. Après, ce fut un peu plus compliquée. On était en tête au Castellet, on a eu ce problème de boîte de vitesses un peu avant la fin. C’était un peu frustrant parce que, dans un championnat où le niveau est extrêmement compétitif, les points sont précieux et on aurait bien aimé les prendre. A Imola, on a eu un petit incident, donc sportivement, assez compliqué. On a pris du retard au championnat et honnêtement, on n’est pas là où on voudrait être. Après, on a dépassé la mi-saison, il reste encore deux manches. Globalement, en termes de performance, on a fait un bon pas en avant. On a encore un peu de marge, mais on est plus ou moins dans l’ordre de marche où on souhaitait être au début de l’année. Après, en termes de résultat, on est en retrait, clairement.
Sur la n°47, on a eu quelques petits ajustements de pilotes à faire, ça ne nous a pas aidés. On a eu Ferdinand (Habsburg) qui était indisponible en début d’année (blessé lors d’essais privés avec Alpine) et qui revient bien. On a dû changer de pilote Silver. Après, la voiture fonctionne bien, on a de bons espoirs d’ici la fin de l’année, mais c’est un peu moins clair que la n°37. Normalement, on devrait être stable jusqu’à Portimão et on va essayer de construire un peu là-dessus. Au niveau satisfaction, on est super content de Frederik Vesti qui fait du bon boulot depuis le début de l’année. C’est vraiment un pur pilote monoplace et il s’est bien adapté à l’endurance. »
MPS Agency
En termes de performance, on a fait un bon pas en avant, on est là où on veut être, on a encore un peu de marge mais en termes de résultat on est en retrait. »
« On a perdu beaucoup de points, pris du retard au championnat ! »
Vous avez aussi eu des soucis aux 24 Heures du Mans…
« Ca a été plutôt positif parce que la voiture (n°37) fonctionnait bien. Les pilotes ont fait du bon boulot avec deux rookies, ce n’était pas facile, mais ils ont vraiment assuré. Honnêtement, on était en passe de jouer la victoire contre United Autosports, c’était vraiment serré. Puis il y a eu ce problème du moteur d’essuie-glace qui a cassé à deux heures de la fin. On ne pouvait pas prendre le risque, on n’a pas voulu mettre le pilote dans une situation trop dangereuse. On l’a donc arrêté pour réparer. »
Côté LMP3, c’est moins bon en ELMS…
« C’est vrai, on est un peu en difficulté. On est performant, on arrive à bien se qualifier, la voiture marche bien aussi. On est là où on voulait être en termes de performance. Après, il y a eu quelques fautes de pilotes qui ne sont pas encore au niveau où on les attend. Du coup, on a perdu beaucoup de points, pris du retard au championnat. C’est pour moi la plus grosse déception pour l’instant sur notre programme, surtout qu’on est quand même double champions en titre. »
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« En termes d’endurance, en tant qu’équipe privée, on est un peu au mieux de ce qu’on peut faire. »
Quel est le futur pour COOL Racing ? Continuer l’année prochaine avec deux LMP2 et une LMP3 ?
« L’idée est de continuer avec la même façon de fonctionner et d’avoir les mêmes programmes qu’on a eus jusqu’ aujourd’hui. J’ai un gros doute sur le fait qu’on aille en Asian Le Mans Series cette année. Au niveau des calendriers, on n’arrive pas à faire correspondre tout cela. On est content de l’arrivée de la nouvelle LMP3, c’est un beau challenge pour nous avec le nouveau moteur, on veut se concentrer dessus pour bien préparer la saison prochaine. On est aussi très content de la prolongation d’homologation de la LMP2 parce que c’est vraiment une belle voiture et pour nous, c’était un choix très logique. Après, on lorgne sur d’autres projets à gauche, à droite qui sont hors endurance, on regarde un peu ce qui se fait ailleurs pour continuer à grandir. C’est vrai qu’aujourd’hui, en termes d’endurance, en tant qu’équipe privée, on est un peu au mieux de ce qu’on peut faire. »
Cette année, vous avez Ritomo Miyata, pilote Toyota Gazoo Racing Junior. Quel est votre regard sur lui ?
« C’est un super pilote, mais ça, on le savait déjà ! Il est quand même champion Formula Nippon et Super GT, en plus la même année. Déjà ça, c’est incroyable. Quand il est arrivé ici, la manière de travailler est un peu différente, les circuits sont différents. Cette année, il fait la F2, l’ELMS en LMP2, Le Mans et aussi un peu de GT. Il est mis à rude épreuve, ce n’est pas facile, mais il s’est très bien adapté. Il fait des courses très solides. Au Mans, il a été très bon. Je suis très content de lui, mais aussi du lien qu’on a avec Toyota Gazoo Racing qui l’accompagne. Leur stratégie de le faire grimper de cette manière est assez intelligente, je trouve, pour le développement du pilote. De notre côté, on aime bien cela : apporter toute notre expérience au pilote, lui faire comprendre l’endurance et le faire progresser le plus rapidement possible. C’est vraiment ce qu’on aime faire et là on a, je pense, une vraie valeur. Je suis super content que Toyota nous ait fait confiance en nous confiant un pilote d’une telle qualité ! »
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A suivre…
