Plusieurs pilotes issus de la filière monoplace ont découvert l’univers de l’Hypercar lors du Rookie Test FIA WEC de Bahreïn, organisé dimanche dernier. Parmi eux, Théo Pourchaire a pris le volant de la Peugeot 9X8.
Le jeune Français de 21 ans a gravi les échelons, depuis ses débuts à la FFSA Academy en 2018 jusqu’à son titre en Formule 2 en 2023. Après s’être essayé à l’IndyCar et la Super Formula au Japon, il a exploré un nouvel univers au sein de l’équipe Peugeot.
« Le programme, c’était avant tout de découvrir l’Hypercar, l’Endurance, et l’équipe, en essayant de faire un maximum de tours. Malheureusement, on n’a pas pu en faire beaucoup, mais c’est comme ça, » confie Théo, qui a bouclé seulement 19 tours avec la LMH, enregistrant un meilleur temps personnel de 1:51.926. « C’était la fin de la saison, la course avait eu lieu la veille, donc ce n’était pas simple pour les équipes et les voitures. Malgré tout, j’ai pu avoir des premières sensations, donc c’était pas mal. »
Même avec peu de tours, cette nouvelle expérience reste enrichissante pour Théo, surtout comparée à la monoplace. « C’est très différent. Déjà, c’est une voiture fermée, donc une première pour moi. C’est aussi très puissant, mais plus lourd, un compromis entre GT et prototypes. Ce sont des voitures assez imposantes. Sur la piste, il faut faire plus attention, on prend plus de place. J’ai adoré cette première expérience. Gérer le trafic aussi, c’était compliqué, car je n’ai pas l’habitude de rouler avec des catégories différentes. Avec les GT, je faisais très attention pour éviter tout contact, sachant qu’ils sont concentrés sur leur propre course et ne regardent pas toujours leurs rétroviseurs. C’était une belle opportunité de rouler dans ce contexte. »
Malgré le poids de la voiture, les sensations sont bien au rendez-vous. « C’est très puissant. On est plus rapide qu’une F2 en ligne droite, proche de l’IndyCar dans ce domaine. Mais en termes de technologie, on se rapproche de la F1, surtout avec l’hybride et tous les réglages possibles dans la voiture. C’est un mélange parfait entre différentes disciplines du sport automobile. Bien sûr, en tant que pilote, on aimerait que ça se rapproche de la F1 en sensations, mais c’est déjà génial. Conduire cette voiture est un vrai plaisir. Ce premier test m’a donné envie de faire une course en Endurance. »
Après trois mois sans piloter et en l’absence de perspectives immédiates en Formule 1, le Championnat du monde d’Endurance apparaît comme une option séduisante. « Cela ouvre une porte cruciale, avec des opportunités pour les pilotes. Il y a de nombreux constructeurs engagés et chaque voiture accueille au moins deux pilotes. Pour un pilote sans sponsor ni budget à apporter, l’Endurance est l’endroit idéal. C’est un championnat du monde, avec les 24 Heures du Mans, la course la plus prestigieuse, et des constructeurs qui offrent des opportunités de devenir professionnel. Pour moi, devenir professionnel serait la concrétisation de mon rêve d’enfant et de ma passion. »
Cela va sans dire, participer aux 24 Heures du Mans figure bien sûr dans sa « to do list ». « En dehors de la Formule 1, il y a tellement de rêves. Bien sûr, la F1 est le sommet du sport automobile, et un rêve pour tout pilote. Mais il existe des expériences tout aussi intenses, voire plus. Participer un jour aux 24 Heures du Mans, courir les 500 Miles d’Indianapolis, Daytona, Sebring… Ces épreuves me font rêver. Le rêve ultime est d’être dans la voie des stands des 24 Heures du Mans, prêt à partir. Je n’ai encore jamais eu cette chance, mais je suis sûr que ce rêve se réalisera un jour. C’est pour cela que je donnerai tout. »
Propos recueillis par David Bristol.