| 4 octobre 2025 | par

Pierre Fillon : « Le process de BoP n’a pas fonctionné cette année, clairement »

© FIA WEC / DPPI

À l’occasion des 6 Heures de Fuji 2025, centième course du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, le président de l’Automobile Club de l’Ouest revient sur treize ans d’histoire du WEC et évoque sans détour la question de la Balance de Performance.

La centième course de l’histoire du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA marque une étape symbolique pour une discipline lancée en 2012 sous l’impulsion conjointe de la FIA et de l’Automobile Club de l’Ouest. Depuis cette première épreuve, Pierre Fillon n’en a manqué qu’une seule : « Alors moi c’est ma 99e », sourit-il. « J’ai manqué Austin quand on est retourné à Austin, quand Sao Paulo a été annulé. C’était en 2020, car il y avait une course d’Asian Le Mans Series en même temps. »

« Que de chemin parcouru depuis 2012 »

Président de l’ACO depuis le 31 mai 2012, Pierre Fillon a accompagné le WEC dans toutes ses évolutions, entre crises et renaissances. « Que de chemin parcouru, c’est vrai depuis 2012 », souligne-t-il. « On n’oubliera jamais le départ avec Peugeot qui nous avait lâchés. Mais voilà, tous les circuits nous ont fait confiance. Fuji a été un des premiers à nous faire confiance donc on est heureux de le fêter ici, mais Bahreïn aussi. »

Pierre Fillon s’attarde également sur les grandes étapes techniques et humaines traversées par le Championnat : « Il y a eu toute la très belle période avec les LMP1 quand même, qui techniquement étaient des voitures probablement les plus sophistiquées qu’on ait jamais construites dans le sport automobile. Et puis voilà, on a connu le dieselgate, on a connu le covid, et puis aujourd’hui on a un plateau exceptionnel. Donc oui, c’est un beau chemin parcouru, maintenant il faut aller vers la 200e. »

Pierre Fillon :

© FIA WEC / DPPI

 

Quant à un possible retour du WEC à Silverstone, dont le public reste fidèle à l’Endurance via l’ELMS avec une affluence record de 110 000 spectateurs sur le week-end , Pierre Fillon se montre mesuré : « C’est sûr que les Anglais attendent le retour du WEC à Silverstone. Après, il y a un calendrier, il faut faire attention aux coûts, etc. On en reparlera. »

« On a proposé à tous les constructeurs de supprimer la BOP et ils ont refusé »

Si la discipline connaît aujourd’hui un nouvel âge d’or grâce à la catégorie Hypercar, son succès reste parfois éclipsé par les débats incessants autour de la Balance de Performance, outil d’équilibrage essentiel mais souvent décrié. Sur ce sujet brûlant, Pierre Fillon tient un discours clair : « Déjà, on a proposé à tous les constructeurs de supprimer la BoP, et ils ont refusé. Ils ont tous demandé à garder la BoP. »

Conscient des critiques, le président de l’ACO reconnaît que le système a montré ses limites en 2025 : « Après, je pense qu’il ne faut plus parler de BoP, mais de performance management. On va complètement retravailler le process de BoP qui n’a pas fonctionné cette année, clairement. Donc les équipes techniques de l’ACO et de la FIA, et de l’IMSA d’ailleurs, sont en train de travailler avec les constructeurs pour l’année prochaine avec quelque chose de plus simple. »

Pour autant, Pierre Fillon relativise l’ampleur des déséquilibres perçus : « Si on regarde les écarts, en une seconde il y avait toutes les voitures quasiment lors des qualifications à Fuji. Et regardez l’écart entre deux voitures d’un même team, il y a plus d’une demi-seconde parfois. Donc la BoP, elle n’est pas si mal que ça. »

Le problème, selon lui, ne vient pas du principe en lui-même mais du mode d’application. « Il y a eu trop d’écarts entre les courses, c’est ça qui n’a pas fonctionné. En fait, ce n’est pas la BoP qui est en cause, c’est le process qui est mis en place, sur lequel on va retravailler. »

Alors que d’aucuns estiment que la BoP a été modifiée trop souvent, à chaque course selon certain, Pierre Fillon nuance : « Ce n’est pas vrai, il n’a pas changé à toutes les courses. Vous savez, parfois l’ennemi du bien, c’est le mieux. Et voilà, je crois que les techniciens ont essayé d’équilibrer au maximum toutes les voitures. Et ça, c’est un exercice extrêmement difficile. »

Et de conclure : « La BoP, c’est que 30 % du résultat. La stratégie, les pneus, le pilote, les conditions de course… ça, on a tendance à l’oublier. C’est important de garder cet aspect. De garder la stratégie. »

Passionné de sport auto depuis toujours⎥Journaliste depuis 2018⎥Rédacteur en chef d'Endurance24
À propos de l'auteur, Florian Defet

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