| 23 octobre 2023 | par

Jean-Karl Vernay : « Je pense que l’Hypercar d’Isotta Fraschini va surprendre pas mal de monde ! »

Jean-Karl Vernay lime le bitume depuis des mois avec la nouvelle Tipo 6 LMH, l’Hypercar d’Isotta Fraschini. Le Français développe donc la nouvelle arme du constructeur italien en gardant le secret espoir de faire partie des pilotes titulaires l’an prochain. En test il y a quelques jours à Imola, le Français est revenu pour Endurance24 sur ses derniers tours de roues.

Comment se sont faits les contacts entre vous et Isotta Fraschini ?

« J’habite à 72 kilomètres. Je connais Claudio Berro (directeur d’Isotta Fraschini Motorsport) depuis que j’ai roulé en IndyCar. Je lui ai tout simplement demandé si je pouvais faire un test, il a accepté et ça s’est super bien passé. À partir de là, ils m’ont demandé de faire du développement. C’est bien car je n’ai pas de programme officiel en course suite à l’arrêt du WTCR, du ETCR, que je faisais depuis six ans. C’est aussi une bonne chose pour moi de revenir en Endurance, je pense que dans le paddock, maintenant, il n’y a plus personne qui me connaît parce que ça fait un petit moment que je suis parti. Il faut se refaire un nom, prouver de nouveau, mais c’est perpétuel dans le sport automobile, montrer à chaque fois que tu es bon. Donc oui, Isotta est une belle opportunité. J’ai eu la chance que, Marco Bonanomi, le 2e pilote d’essais, ait un problème avec son poignet. J’ai donc fait 95% du développement et ça m’a permis de beaucoup rouler, de garder le rythme et de voir que j’étais toujours dans le coup, ça fait plaisir. Et rouler dans une LMH, c’est super ! »

Comment est une LMH à piloter ?

« J’ai beaucoup roulé en LMP1 chez Peugeot, mais ça remonte à 13 ans. On avait quasiment 1 000 chevaux et c’était beaucoup plus léger, avec beaucoup plus d’aéro. Une LMH n’a clairement rien à voir, ça ressemble plus à une GT. Ce sont des voitures qui sont très lourdes, très difficiles à conduire, qui bougent beaucoup, avec très peu de charge aéro et ça marche quand même avec l’Hybride. Après, technologiquement et techniquement parlant, c’est fantastique. Il y a beaucoup de systèmes, l’Hybride à l’avant et le Brake by Wire, le frein électrique. Cela vous donne une multitude de setup sans toucher aux setup basiques, aux amortisseurs, des barres anti-roulis… On peut déjà faire tellement de choses avec les différentiels, les freins, les répartitions de frein électrique,… On peut changer totalement la balance de la voiture et c’est super intéressant. Isotta et Michelotto ont fait une auto qui est extrêmement aboutie, qui utilise les dernières technologies, très similaire à ce qui se fait de mieux en LMH actuellement. Je pense que la voiture va surprendre beaucoup de monde…»

Isotta

Vous sortez d’un nouveau test à Imola. Où en êtes-vous au niveau du développement ? Et au niveau phase d’homologation ?

« L’homologation, c’est là, pour le mois de novembre. On aurait bien aimé rouler encore la semaine prochaine, mais malheureusement, ça va être trop court car il faut toute la démonter, la remettre toute neuve pour l’homologation. Les essais vont reprendre au mois de décembre.

Avec cette Hypercar, on a vraiment fait du bon boulot. On a réalisé des bonnes performances. Les derniers tests à Imola sont super bien passés. On a roulé sous la pluie, sur le sec. La voiture marche très fort. Je pense que si on la mettait sur la grille, elle serait plus dans la première partie de tableau. C’est quand même très, très intéressant. Ce sera à confirmer au Qatar l’année prochaine. »

Vous faites beaucoup de développement. Est-ce que vous visez la place de pilote titulaire dans cette voiture pour le WEC 2024 les 24 Heures du Mans ?

« Oui, c’est la finalité. J’ai des derniers objectifs à atteindre dans ma carrière. Après, on va voir, c’est quand même un gros programme. Isotta, ce n’est pas Porsche, ils n’ont pas des centaines de millions de budget. Pour l’instant, rien n’est confirmé avec le team. En tout cas, j’aimerais faire partie des deux pilotes, mais après, il y a beaucoup de choses à prendre en compte, donc on verra bien. Et puis, si jamais ça ne se passe pas, j’espère que la voiture marchera, cela voudra dire qu’on aura quand même fait du bon boulot. »

© Isotta

Passionné de sport automobile et plus particulièrement d'Endurance, j'assiste aux 24 Heures du Mans depuis 1980 et suis accrédité depuis 2008. Je me rends régulièrement sur les plus beaux circuits européens et mondiaux. J'ai écrit pour de nombreux médias sport auto et collabore depuis quelques mois avec Endurance24
À propos de l'auteur, David Bristol

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