Will Stevens avait deux gros programmes cette année : l’un en ELMS avec Nielsen Racing sur l’Oreca 07 Pro engagée, l’autre avec Hertz Team Jota en WEC sur l’une des deux Porsche 963 Hypercar de l’équipe.
Dans le premier cas, la saison a été compliquée, dans l’autre, elle a été couronnée par une victoire. Avant Bahreïn WEC, le pilote britannique est revenu sur sa longue saison et sur son avenir.
Commençons par l’ELMS. Portimao est terminé. Comment s’est passée votre saison ?
« Honnêtement, cela a été difficile. Ne pas marquer de points, enfin un seul, n’est pas ce que nous voulions. C’est la première année dans une catégorie Pro pour Nielsen Racing, cela marque le passage du Pro Am au Pro, deux voitures pour la première fois. C’est un processus d’apprentissage et nous le savions depuis le début de l’année. Je pense que certaines choses ont joué en notre défaveur, ce qui signifie que nous n’avons pas toujours été en mesure de capitaliser sur notre potentiel. Nous avons travaillé dur pour obtenir de meilleurs résultats et terminer la saison en beauté, mais le point du Portugal n’est pas suffisant. »
« Nous n’étions pas là pour grossir la grille et nous contenter d’être « simple privé. »
Vous roulez aussi en WEC. Que retenez vous de votre première saison en Hypercar ? Êtes-vous satisfait de votre victoire en Belgique?
« Je pense que, dans l’ensemble, c’est une saison très positive. Nous avons montré un bon rythme partout où nous sommes allés. Évidemment, Spa a été le point culminant de l’année, ce fut une très belle récompense pour tous les membres de l’équipe qui ont fourni tant d’efforts et de travail pour faire de ce programme un succès. Nous n’étions pas là pour grossir la grille et nous contenter d’être « simple privé ». Nous voulions défier les constructeurs, montrer ce que nous pouvions faire en tant qu’équipe. J’ai toujours cru, de manière générale, que nous allions nous battre pour les podiums et les victoires. Quand nous faisons un bon week-end, c’est généralement ce type de résultat que nous obtenons. D’un autre côté, je pense que nous étions en mesure cette année de faire mieux que ce que nous avons fait. Nous avons perdu des points et certaines places dans des courses où nous aurions dû faire un meilleur score. Les jours où vous ne pouvez pas gagner ou monter sur le podium, vous devez faire de votre mieux. Le plus important, avec le recul, c’est qu’il y a eu de très bons points, mais aussi, sans aucun doute, des points plus faibles. Cela fait partie de notre processus d’apprentissage dans la catégorie reine et c’est quelque chose que nous prendrons en compte à l’avenir, c’est certain. »
Comment devrait se comporter la Porsche 963 à Bahreïn ce week-end ?
« Je pense que Bahreïn sera bien parce que c’est un circuit sur lequel nous avons toujours été très bons. Je dirais que la tendance de l’année est aux circuits à forte dégradation sur lesquels nous sommes très forts. Nous pouvons être confiants à l’approche de Bahreïn. Pour l’équipe, c’est évidemment la dernière course avec Porsche. Nous voulons finir en beauté. Tout le monde s’est investi dans ce projet, Porsche nous a beaucoup aidés, ce serait une très belle façon de partir avec un très bon résultat. »
« Mon expérience de la Formule 1 et des voitures beaucoup plus compliquées m’a beaucoup aidé. »
Cela fait un an et demi que vous pilotez une Hypercar. Comment cela se pilote par rapport à ce que vous avez connu auparavant ?
« C’est très différent de la LMP2, sans aucun doute. Les voitures sont beaucoup plus compliquées, mais c’est ce que j’apprécie. Je suis un pilote qui aime entrer dans les détails, savoir comment la voiture fonctionne et la comprendre. Si vous la comprenez bien, vous obtenez des performances parce que vous savez quoi faire avec les systèmes. Il ne s’agit pas seulement de l’équilibre mécanique de la voiture, des choses les plus simples. C’est un ensemble complet qu’il faut mettre en place pour être performant. Je pense que mon expérience de la Formule 1 et des voitures beaucoup plus compliquées m’a beaucoup aidé à faire la transition vers l’Hypercar. Elles sont amusantes, on peut être beaucoup plus agressif que dans une LMP2 qui est beaucoup plus précise, où il faut être plus délicat. Trouver la performance dans une Hypercar est très différent, c’était un défi au début, cela fait maintenant un an et demi que nous avons la voiture. Nous avons constamment progressé, nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli au cours des deux dernières années. »
Maintenant, entre une LMP2 pleine puissance et une Hypercar, l’écart est-il plus réduit ou pensez-vous que c’est très différent ?
« Il est difficile de comparer les deux. Les LMP2 sont aujourd’hui beaucoup plus libres alors que les Hypercars ont une BOP et certaines choses les ralentissent. On pourrait donc rendre l’Hypercar plus rapide de manière significative, l’écart serait alors évidemment beaucoup plus grand. Le chauffage des pneus est toujours un point très difficile et délicat en Hypercar, mais c’est aussi une grande partie du défi. La stratégie rend la course très excitante à ce moment-là, mais c’est compliqué. C’est donc une catégorie très différente même si fondamentalement, ce sont deux prototypes, elles sont toutes deux amusantes à conduire, elles sont très similaires, mais très différentes à la fois. »
« Je sais ce que je ferai et où je serai l’année prochaine ! »
Plus de Porsche pour Hertz Team Jota en WEC en 2025. Quel sera l’avenir ? Cela passera par Cadillac…
« C’est un programme qui se met en place pour l’équipe, c’est formidable pour Jota. Quand tout le monde a su que l’Hypercar allait arriver, en tant qu’équipe et pilotes, nous aspirions tous à être impliqués dans ce projet. Pour Jota, c’est la même chose que pour moi, on veut y participer. C’est formidable de voir comment Jota a progressé jusqu’à devenir une équipe usine Cadillac. Je suis fier d’avoir fait partie de ce voyage avec eux dès le début avec la LMP2, de les avoir vus progresser, ils méritent tous les succès qu’ils obtiennent. Personnellement, je veux évidemment continuer à piloter dans cette catégorie. Je m’y sens à l’aise. Je sais ce que je ferai et où je serai l’année prochaine, mais je préfère terminer la saison, finir sur une bonne note, et ensuite nous pourrons révéler quels seront mes projets futurs. »
Depuis cette interview, Will Stevens a été officialisé comme 3e pilote Cadillac Wayne Taylor Racing en IMSA Michelin Endurance Cup ! Le WEC devrait suivre…
En parallèle du WEC, allez-vous continuer en ELMS en LMP2 ?
« Pour l’instant, c’est très difficile à dire. L’ELMS est formidable, c’est un championnat qui continue à se développer. Jai aussi mon rôle avec McLaren qui ne fait que croître et se renforcer (il est pilote d’essai et de développement pour la marque britannique). Pour l’instant, il est très compliqué de dire ce que je ferai en plus de mon programme principal, toutes les opportunités sont à explorer, mais il ne fait aucun doute que j’essaierai de faire autant de courses que possible. C’est bien d’être affuté, de rester actif.»