Tom Dillmann est impliqué dans deux gros programmes cette année : il fera en effet les cinq manches de la Michelin Endurance Cup en IMSA ainsi que l’intégralité de l’European Le Mans Series. Endurance24 est allé rencontre du pilote français…
Après plusieurs années passées en LMP1 avec l’ENSO CLM puis en Hypercar l’an dernier avec la Vanwall, Tom Dillman a quitté l’équipe autrichienne après les 24 Heures du Mans 2023 car « j’avais perdu un peu la foi, l’espoir que le team allait faire les changements et les progrès nécessaires ». Le Français a alors réorienté sa carrière vers le LMP2 et Inter Europol Competition en vue de 2024. « Le plus important était de rester en prototypes, Hypercar ou LMP2. Le LMP2 est une super catégorie, compétitive, avec des grilles sont bien remplies et j’aime ça. Je n’ai jamais pu vraiment y entrer parce qu’il n’y avait pas beaucoup de volants pour les pros. C’est pour ça que je roulais avec Vanwall et, finalement, enfin, j’ai réussi à avoir un team qui m’a fait tester à Portimão. Inter Europol Competition a été le premier à me faire confiance, ça s’est bien passé et à partir de là les choses ont évolué. »
La première collaboration du pilote alsacien avec l’équipe polonaise a eu lieu le week-end dernier lors des 24 Heures de Daytona où il pilotait l’Oreca 07 n°52. Il a d’abord découvert un lieu, une ambiance lui qui n’avait jamais roulé sur le circuit floridien. « L’atmosphère est assez sympa parce que la tribune est immense, c’est assez impressionnant quand vous êtes dans les stands. Ce n’est pas le plus beau circuit du monde. Le Banking est quand même un peu spécial tout comme les stands qui sont très à l’américaine. Tous les teams sont proches les uns des autres, les voitures ne sont pas sous des structures. C’est très ouvert à l’ancienne. Dans les championnats ACO, c’est vraiment endurance du départ jusqu’aux damiers. Chaque dixième compte et chaque dixième gagné ou perdu se paye alors qu’en IMSA, les choses se remettent un peu à zéro pendant la course ! »
Avec Nick Boulle, Jakub ‘Kuba’ Śmiechowski et Pietro Fittipaldi, les quatre hommes ont parcouru 767 tours. Dans la dernière heure, suite à une neutralisation après le début d’incendie de la Lexus n°12 en GTD, seulement 20 secondes séparaient les cinq premiers en LMP2. Mais la victoire est revenue à Era Motorsports et Tom Dillmann, au volant en fin de course, est passé 4e sous le drapeau à damiers à 0,293 seconde du podium. « Il y avait beaucoup de très bons équipages. On savait que l’on avait une carte à jouer mais beaucoup de voitures pouvaient prétendre à la victoire. Nous avons fait une belle course, nous pouvons être fiers. Je tiens à remercier tous mes coéquipiers pour leur travail acharné ces deux dernières semaines sur le circuit. J’ai vraiment apprécié ma première Rolex 24 et ma première course avec l’équipe. Cela fait mal de manquer un podium quand on en est si proche, mais nous passons à la prochaine, Sebring !»
En parallèle de l’IMSA, son principal programme passera par les pistes européennes de l’ELMS. Il pilotera dès avril l’Oreca 07 n°43 aux côtés de Vlad Lomko et Sebastian Alvarez. « On a un équipage vraiment solide mais, il n’y a jamais eu un niveau pareil en ELMS avec la fin du LMP2 en WEC. Il y a un gros niveau de voitures, d’équipes et de pilotes pro. C’est un super championnat et les places sur le podium seront très chères. On a un bon équipage, l’équipe est performante, on a notre carte à jouer. Je suis ravi de disputer ce championnat. »
Une chose est certaine, il va passer des heures et des heures dans l’Oreca 07, une voiture qu’il ne connait pas ou peu « Les deux championnats ont des configurations différentes car l’ELMS va récupérer la pleine puissance des autos (environ 580 chevaux). On aura aussi des Goodyear alors qu’en IMSA, ce sont des Michelin. Quand je suis monté dedans la première fois à Portimao, c’était assez facile. Après, c’est toujours les deux derniers dixièmes qui font la différence, ceux toujours très difficiles à aller chercher. Donc plus tu roules, mieux c’est surtout avec une Oreca 07 qui roule depuis 2017 et que beaucoup de pilotes et d’équipes connaissent parfaitement.
On va faire quelques essais avant le prologue de Barcelone, normalement au moins deux jours, peut être plus. Mais j’ai de l’expérience avec l’Hypercar, le LMP3 (champion Michelin Le Mans Cup 2022) et mes trois ans avec la LMP1, une voiture rapide, mais pas facile à emmener. Ca devrait aller. De plus quand tu montes dans une Oreca 07, elle est tellement parfaite, bien faite, balancée que cela en devient facile, mais comme je l’ai dit, cela va se jouer à 2 dixièmes. »
Avant de prendre le chemin de Sebring en IMSA et de Barcelone pour l’ELMS, Tom Dillmann va se concentrer sur la fin de l’Asian Le Mans Series. Il est engagé sur l’Oreca 07 de DKR Engineering, l’équipe championne en titre, avec Laurents Hörr et Alexander Mattschull. Le Français tire un premier bilan de son début de championnat (5e). « Ca s’est bien passé avec l’équipe parce qu’on commence direct par un podium. On n’avait pas forcément la performance pour ça. On a fait une belle première course, c’était top de faire un podium. La deuxième manche, on était plus à notre place (6e). On a quelques idées pour progresser, pour les courses de Dubaï et Abu Dhabi, pour que ça marche un peu mieux. »
En juin, Tom Dillmann voudra accrocher une 5e participation aux 24 Heures du Mans, mais cela ne sera pas avec Inter Europol Competition. « S’ils ont une voiture, les pilotes sont déjà prévus, donc je ne ferai pas Le Mans avec eux. J’espère qu’il y aura quelques volants quand même donc à suivre. »