Pris de court par le refus de l’engagement de Vanwall en Hypercar cette saison, Tom Dillmann a rebondi en Michelin Le Mans Cup. Quelques mois plus tard, l’Alsacien est sacré champion de la catégorie LMP3 avec son coéquipier Alexander Mattschull, chez Racing Spirit of Léman, avant même la finale à Portimão…
« C’était l’objectif, » nous confie Tom Dillmann après la course disputée à Spa-Francorchamps, sous une pluie battante. « La séance qualificative a été difficile, mais Alex avait la vitesse pour faire quelque chose de bien comme il l’a montré au Bronze Test. Malheureusement, il n’a pas pu faire de temps significatif entre les drapeaux jaunes et le drapeau rouge, ce qui lui a valu la 18e place. La voiture n’avait jamais roulé sous la pluie, donc ce n’était pas évident. Son objectif était de ramener la voiture intacte pour que je puisse essayer de remonter. Il me l’a laissé à la 16e position je crois et puis après, mon bon tour de sortie m’a fait gagner des places. Petit à petit, j’ai gagné des positions jusqu’à la 6e place. On savait, qu’à cette place, même si la voiture de Hunt gagnait la course, nous serions champions. Mission accomplie. »
© Jakob Ebrey Photography
Avez-vous adapté votre gestion de la course en ayant le championnat à l’esprit ?
« Je pense qu’on était hyper rapide, mais lors du dernier restart, avec les GT entre nous et les autres, les écarts ont bondi. Sans cela et les LMP3 retardataires, nous aurions pu batailler pour le podium avec la vitesse que nous avions. Partir 18e, finir 6e et gagner le championnat, je pense qu’on aurait signé pour ça avant la course. »
Comment aborderez-vous la dernière manche de la saison au Portugal ?
« D’aller à Portimão en tant que champions, on peut y aller sans pression, mais toujours avec la même détermination pour gagner. On en gagner trois et j’espère qu’on en gagnera quatre. »
En parallèle de son programme en Endurance et de son rôle de pilote de réserve chez Jaguar, en Formule E, le Français est pleinement impliqué dans le développement de la Vanwall LMH, propulsée par le moteur V8 Gibson qui équipait l’ENSO CLM P1/01 de ByKolles ainsi que la Rebellion R13, et donc les débuts sont attendus à Sebring, en 2023.
Quelles ont été vos premières impressions après les essais réalisés cet été ?
« C’était ma première fois au volant de l’Hypercar et j’ai déjà été agréablement surpris par la performance des autos. Évidemment, c’est plus lourd qu’une LMP1 avec la même puissance, mais cela reste un proto sympa à rouler. Nous avons vraiment fait de très bonnes journées, à rouler avec beaucoup d’essence, sans que la voiture ne s’arrête. Elle a l’air d’être bien née et très fiable. Avec la LMP1, nous n’avons jamais enchaîné des journées comme ça. Cela a l’air positif. Il reste encore beaucoup de journées d’essais au programme, avec des tests d’endurance afin de pouvoir rouler en 2023. »
Quelle est la suite du programme désormais ?
« On va reprendre les essais à la fin du mois et il est prévu de rouler de façon plus intensive, maintenant que la saison va se terminer. On va aller sur le Circuit Paul Ricard, ainsi qu’à Motorland Aragon où peut rouler de nuit afin d’essayer de faire des essais de 24 heures avant d’homologuer la voiture afin de l’éprouver. »
Avez-vous rencontré des problèmes de fiabilité jusqu’ici ?
« Aucun problème, même pas de problème mineur. Quand j’ai roulé au Lausitzring, il faisait 36°C de température ambiante, donc on ne savait pas comment les systèmes de refroidissement, le moteur et les freins allaient se comporter. C’était évidemment à la limite, mais ça passait largement. C’est positif de voir que dans des conditions extrêmes, nous ne soyons pas obligés de modifier les radiateurs, les écopes de freins etc. C’était très bon à savoir. Nous n’avons jamais pu rouler autant avec la LMP1 à l’époque… »
