Sheldon van der Linde a dispute ses premières 12 Heures de Sebring au volant d’un prototype le week-end dernier, celui de BMW en GTP. Le pilote sud africain et champion DTM 2022 faisait équipe avec Connor De Phillippi et Nick Yelloly sur la BMW M Hybrid V8 n°25 de BMW Team RLL. Les trois hommes sont montés sur le podium pour la 2e course de la voiture en IMSA, résultat très encourageant…
Avant d’arriver à Sebring, Sheldon van der Linde a d’abord disputé les 24 Heures de Daytona, déjà au volant de son prototype LMDh. Le résultat ne fut pas celui escompté même si l’équipe savait que la tache serait ardue. « Ce fut une première course délicate pour nous car nous sommes arrivés avec peu de temps de développement sur la voiture. On s’est retrouvé un peu en queue de peloton GTP, mais nous le savions avant. Nous nous sommes bien comportés et avons développé la voiture en allant dans la bonne direction, faisant un grand pas en avant satisfaisant. Nous avons dû abandonner, mais la n°24 finit ce qui nous a permis de récolter pas mal de données. De plus, nous avons aussi pu tester pas mal de pièces et voir leur fiabilité. »
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Le pilote officiel BMW est surtout un spécialiste GT depuis quelques années et la découverte de sa GTP le ravit. « C’est très similaire au pilotage d’une DTM Classe 1 avec pas mal d’appuis aéro. Avoir piloté ce type de voitures par le passé m’aide cette année en termes de style de conduite et sur la façon de piloter vite cette auto. Il y a beaucoup de systèmes embarqués avec l’hybride et on est encore en train de découvrir. Il reste pas mal de travail pour comprendre comment tout cela marche. » Passant à un prototype bien plus puissant, il a fallu qu’il modifie quelque peu son style de pilotage. « C’est obligé car l’une a bien plus d’appui aérodynamique que l’autre. Il faut donc un temps d’adaptation pour réellement utiliser cette charge et cette adhérence mise à disposition. Il n’y a pas non plus d’abs, il est assez facile de faire un plat tandis qu’en GT3, c’est impossible. » La tache est d’autant plus compliqué que le sud-africain continue de rouler en GT3 pour le compte de BMW et vient par exemple de disputer les 12 Heures de Bathurst (4e avec Dries Vanthoor et Charles Weerts). « Je dois admettre que c’est plus facile de passer de la GT3 à la GTP que l’inverse. Quand je suis parti de Daytona et que j’ai enchainé avec Bathurst, je fus surpris de constater à quel point les deux autos sont différentes à piloter. C’est toujours plus facile de sauter dans une auto qui a plus d’adhérence et plus de charge aéro que le contraire.»
Après avoir souffert à Daytona en étant distancé par le peloton GTP, BMW a bien réagi avec une 2e place aux 12 Heures de Sebring même si la n°25 a bénéficié des incidents de course. « Je suis très content. Honnêtement, on ne s’attendait pas à être sur le podium. Nous avions le rythme cette fois-ci pour bien figurer avant nos soucis de freins. Ce changement de disques à l’arrière nous a coûté un tour mais on a réussi à revenir dans le tour du leader. Je suis juste un peu déçu d’avoir manqué la victoire pour trois secondes. »
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Mais revenons un peu en arrière et cet écart significatif entre le groupe Cadillac, Acura, Porsche et BMW isolé à Daytona. « Cet écart avec les autres est normal, nous avons commencé ce programme tard. Je ne suis pas vraiment surpris. Il ne faut pas oublier que BMW n’a pas roulé en prototype depuis plus de 20 ans, étant plus focalisé sur le DTM et la Formule E. Il faut que les gens s’habituent à travailler ensemble, que la mayonnaise prenne…» Cependant, les progrès ont été visibles dès les premières séances d’essais IMSA à Sebring avec un écart quelque peu comblé comme le confirme le 2e temps en course de Sheldon van der Linde, juste derrière Renger van der Zande (Cadillac #01). « Il n’y a pas eu beaucoup de temps écoulé entre Daytona et Sebring. Cette 2e course était une phase importante aussi car c’est un circuit très demandeur pour l’auto. Nous souhaitions terminer avec les deux voitures, mais ce ne fut pas le cas. A Daytona, nous n’avons pas pu faire un tour en tête alors que on en a fait plusieurs à Sebring. Nous nous sommes battus pour la victoire à la fin et échouons de peu avec nos pneus neufs. C’est très encourageant pour l’équipe aussi, on va se rapprocher au fur et à mesure. Cela leur donne encore plus de motivation pour avancer. Je suis très heureux pour tout le monde dans l’équipe, ils le méritent. Comme je l’ai dit, le programme a démarré tard, ils ont beaucoup travaillé. Nous allons continuer pour nous rapprocher et obtenir plus de fiabilité. » Ce joli résultat aiguise obligatoirement les appétits à commencer par celui de Sheldon van der Linde qui ne dispute pourtant que les courses Sprint. « L’objectif reste le même : continuer à réduire cet écart avec les meilleurs et comprendre où on peut progresser. Comparé à Cadillac qui utilise le même châssis que nous, il faut encore se rapprocher d’eux car cela reste notre référence. Si on fait cela, le reste suivra, c’est-à-dire des podiums et des victoires. Déjà le podium de Sebring fait beaucoup de bien. »
Certes, Sheldon van der Linde est très jeune (23 ans), mais il n’a pas encore foulé le bitume du circuit des 24 Heures. Alors quand verrons nous le « petit » prodige en Sarthe ? « Mon objectif est d’y venir dés que possible, c’est-à-dire dans les deux prochaines années. On va voir ce que BMW va décider et dans quel programme la marque va placer ses pilotes. En tout cas, il est certain que Le Mans est ma liste de courses à disputer. J’ai eu quelques offres en LMP2 pour cette édition et je dois les étudier de plus prés. Il faut je regarde déjà si je suis disponible ce week-end là car mon programme 2023 est vraiment très chargé. Ma priorité est tout ce qui tourne autour de BMW, on voit le reste ensuite. »
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