| 13 mai 2024 | par

Sentiments partagés sur le drapeau rouge des 6 Heures de Spa

© FIA WEC

Les pilotes Ferrari semblaient mécontents au moment de reprendre le volant suite à plus d’une heure et trente minutes de drapeau rouge (suite au crash d’Earl Bamber sur la Cadillac n°2 avec Sean Gelael avec la BMW M4 GT3 n°31 au niveau de la montée des Combes). Les deux Ferrari 499P menaient à ce moment là, pouvaient même viser le doublé et on peut comprendre que les pilotes de la marque italienne n’avaient pas envie de remonter dans leur auto, mais la course a repris.

Pour éclaircir ce qui s’est passé, voici d’abord ce que la FIA a expliqué après le drapeau rouge et la reprise pour 1 h 44 d’épreuve.

Les commissaires se sont appuyés sur la décision 71 sur la base de l’article 14.3.1 du règlement sportif du WEC et du point 11.9.3.o du code sportif international de la FIA. 

« La session de course n’a pas été prolongée, mais a repris pour une période de 1 h 44 minutes. C’était le temps nécessaire pour effectuer les réparations et s’assurer que la piste était sûre pour la course. 1h44m correspond à la durée de la course restante au moment du drapeau rouge moins 3 minutes (temps écoulé entre le drapeau rouge et l’arrêt des voitures sur la grille). Cette solution permet d’assurer l’équité sportive pour les concurrents, qui établissent leurs stratégies pour une course de six heures (effectivement, la course a duré 5 heures et 57 minutes, temps de la Jota n°12, ndlr). En raccourcissant la session de course, certains concurrents auraient été gagnants et d’autres perdants. »

Les FIA est aussi revenue sur la longueur de ce drapeau rouge. « Les barrières armco et les clôtures anti-débris de la ligne droite de Kemmel ont subi des dommages considérables et des parties importantes des rails ont dû être remplacées pour que la piste puisse être utilisée en toute sécurité. Dix poteaux et 80 mètres de barrières ainsi que huit mètres de clôtures ont dû être remplacés. »

Ceci étant dit, la majorité des pilotes saluaient cette décision déjà par respect pour le public comme le souligne Nico Müller, pilote de la Peugeot 9X8 n°93. « Ce fut plus long que prévu, on pensait que cela n’allait pas reprendre, mais honnêtement, je suis content pour les fans que la course ait pu repartir. C’était bien de pouvoir leur donner le vrai final de cette course. Ils ont attendu tout au long du drapeau rouge et c’est une bonne chose d’avoir pu finir. L’ambiance autour du circuit était tout simplement phénoménale. » Même son de cloche de la part de Rachel Frey, pilote de la Lamborghini Huracan GT3 n°85 des Iron Dames. « Je trouve cette décision justifiée. On a vu la partie négative de cet effet ce matin (samedi) lors de la course de Lamborghini Trofeo (interrompue définitivement à mi-course, ndlr). Nous sommes là pour faire une course. Nous avions déjà fait 4 heures de course et les stratégies étaient différentes et ouvertes. J’ai apprécié la décision des commissaires, je trouve cela courageux de la part et de celle du championnat. »

© MPS Agency

Mais du coté Ferrari, la décision avait plus de mal à passer. « Normalement, notre course devait se terminer après 6 heures de course et à ce moment là, nous étions P1 et P2 » pestait Antonio Fuoco en zone mixte. « Ensuite, nous avons eu une course de sprint où les gens étaient décalés avec les ravitaillements et évidemment, ils sont passés devant. Je ne suis pas celui qui dit que c’était le bon ou le mauvais choix, mais en tant qu’équipe et en tant que pilote, notre course s’est terminée après six heures. »

Pourtant Ferrari avait tout pour réussir à enfin s’imposer depuis les 24 Heures du Mans 2023. « Aujourd’hui, le rythme était vraiment serré entre tous les concurrents, il était impossible de combler l’écart. Mais je pense que depuis le début de la course, depuis notre place sur la grille (parti en fin de peloton Hypercar suite à la disqualification de la voiture, poids insuffisant), nous avons fait du très bon travail. Comme je l’ai dit, jusqu’à ce que le chronomètre soit à zéro, je pense que nous avons fait de notre mieux et que nous étions en très bonne position avec les deux voitures. Nous étions bien, mais si nous regardons aussi le rythme de Porsche à un moment donné, il était beaucoup plus rapide que le nôtre, surtout au début. Je pense que nous avons vraiment bien géré aujourd’hui en termes de stratégie. Tout a très bien fonctionné avec la voiture, les pneus. Donc de mon côté, je pense que nous étions très heureux, encore une fois, jusqu’à 6 heures de course effectives. Ensuite, nous sommes un peu déçus. »

Le pilote italien pouvait néanmoins se consoler en pensant que Ferrari AF Corse avait accroché à Spa son tout premier podium de la saison après trois courses. « Je pense que nous méritons ce résultat en particulier pour notre ingénieur, notre équipe. Ils étaient un peu déçus après ce qui s’est passé hier (lire vendredi). Je pense que nous avons eu un très bon esprit d’équipe. Depuis ce matin (samedi), nous avions un bon sentiment. Avec Nicklas (Nielsen) et Miguel (Molina), nous nous sommes dit qu’il fallait y aller et faire de notre mieux pour obtenir le meilleur résultat possible. »

Ça a discuté ferme chez Ferrari lors du drapeau rouge / © MPS Agency

Finalement, les deux 499P se classeront 3e (n°50) et 4e (n°51). A l’issue de la course, Ferrari a porté réclamation mais celle-ci a été rejetée. Le coté sportif l’a donc emporté, ce qui est plutôt une bonne chose.

Passionné de sport automobile et plus particulièrement d'Endurance, j'assiste aux 24 Heures du Mans depuis 1980 et suis accrédité depuis 2008. Je me rends régulièrement sur les plus beaux circuits européens et mondiaux. J'ai écrit pour de nombreux médias sport auto et collabore depuis quelques mois avec Endurance24
À propos de l'auteur, David Bristol

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