Dans une édition riche en rebondissements et imprévisible des 24 Heures de Daytona, Sébastien Bourdais a inscrit ce dimanche 26 janvier une nouvelle ligne à son palmarès en s’imposant dans la catégorie LMP2.
Ce troisième succès sur le célèbre circuit floridien – après une victoire au classement général en 2014 et en GTLM en 2017 – a couronné un véritable marathon d’endurance, marqué par des défis mécaniques et des retournements de situation spectaculaires.
« Quand tout s’est éclairci devant moi et que la voiture avait encore ses quatre roues, je me suis dit : c’est un miracle », a confié Bourdais, faisant référence à un carambolage qui aurait pu ruiner ses espoirs. « Je n’ai rien vu venir, et tout s’est figé d’un coup devant moi. Franchement, on se sent très chanceux d’être ici aujourd’hui. »

© Nico Deumille
Aux côtés de ses coéquipiers John Farano, Sebastian Alvarez et Job Van Uitert, le pilote français a dû composer avec une voiture loin d’être la plus rapide du plateau. « On savait qu’on n’avait pas le rythme. La nuit, on n’était pas si loin, mais le jour, c’était compliqué : pas de Vmax, pas de traction… Sur le papier, on avait zéro chance de gagner. Mais au final, tu repars avec une Rolex. »
Cette victoire inespérée a ravi le Sarthois, dont le sourire témoignait de son bonheur à l’arrivée. « C’était improbable, et c’est ce qui fait la beauté de l’IMSA. Rien n’est jamais gagné ou perdu d’avance. Si ton équipe est maligne sur la stratégie, des opportunités peuvent se présenter. Franchement, c’était un bon exercice, car cette P2 était vraiment difficile à conduire. Ça faisait longtemps que je n’avais pas eu une auto aussi exigeante. Mais au bout du compte, c’est gratifiant de sentir qu’on a fait le boulot. Le vieux est toujours là ! »
Le scénario de la course a été digne d’un film à suspense. Alors que les favoris, comme Paul-Loup Chatin et Mathias Beche, ont été victimes de contacts ou de pannes mécaniques dans les dernières heures, l’équipage de Bourdais a méthodiquement gravi les échelons. « C’était une course étrange, pleine de carnages et de pilotages agressifs. À certains moments, on perdait espoir, puis on retrouvait confiance. Au final, tout ce qui compte, c’est qu’on a gagné. Peu importe comment. »

© Nico Deumille
La fin de course s’est jouée sur une gestion parfaite du carburant. Avec une avance confortable de 45 secondes, Bourdais a dû économiser au maximum pour éviter un arrêt de dernière minute. « Mon ingénieur me répétait : “Tu ne peux pas rouler assez lentement.” Alors je levais le pied avant chaque point de freinage, montais les rapports plus tôt… Tout était axé sur l’économie. »
Sébastien Bourdais poursuivra cette saison en LMP2 dans l’IMSA WeatherTech SportsCar Championship tout en disputant le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA en Hypercar avec Cadillac Hertz Team JOTA.