Quel est votre ressenti sur vos deux premières manches WEC ?
« A Sebring, forcément, ça a été un peu un coup dur parce qu’on était en tête et hyper compétitives. Après, une petite erreur a été faite, ce sont des choses qui, malheureusement, arrivent, mais celle-ci coûte très cher (une sortie de piste a détruit le diffuseur arrière, elles terminent 8e, ndlr). Sur la plupart des autres circuits, je pense qu’elle ne nous aurait rien coûté, mais voilà. A Portimão, c’était vraiment important de faire une belle course, de ne pas faire d’erreurs. On a juste manqué un tout petit peu de vitesse par rapport à la concurrence et, au final, on était contentes avec un podium pour notre deuxième course. Nous avons l’intention de faire mieux que ça pour le reste du championnat. »
L’objectif, c’est le titre WEC en GTE Am…
« On veut vraiment aller chercher des victoires en WEC. On a le package, l’équipage, la voiture, le team. Nous avons confiance les unes envers les autres, on travaille toujours pour aller chercher un peu plus de performance. L’objectif, c’est vraiment de se battre jusqu’au bout. Après, il y a tellement de choses qui peuvent tourner dans un sens ou dans l’autre. On sait que les 24 Heures du Mans donnent énormément de points et que sur cette épreuve, tout peut arriver. On va se battre pour tous les points qu’on peut aller chercher. »
Depuis Monza 2022, avec Ben Keating, vous avez toujours occupé la première ligne. Est-ce devenu un de vos exercices favoris ?
« Oui, la qualification est quelque chose sur laquelle j’avais vraiment beaucoup de travail à faire quand j’ai débarqué dans le team car c’était l’exercice dans lequel je me sentais le moins à l’aise. Aujourd’hui, grâce aux supports qu’ils m’ont apportés depuis l’année dernière, j’ai trouvé la façon de me préparer, me mettre dans le rythme, ne plus faire autant de petites erreurs que je faisais dans le passé pendant ce moment si particulier. Je suis contente parce que c’est vraiment un pas en avant en tant que pilote. Ce qu’il y a de sympa dans ce genre d’exercice, c’est d’avoir toujours la pression de la concurrence et cette rivalité en ce moment avec la Corvette (Ben Keating), mais aussi avec d’autres pilotes comme Diego Alessi (Ferrari n°21 AF Corse) qui est très rapide ou Ahmad (Aston Martin ORT by TF n°25) avec qui je me battais en ELMS. Je ne sous-estime personne, c’est sûr, j’essaie toujours de donner le meilleur de moi même. Cependant, il est vrai qu’au final, on a jusqu’à maintenant, depuis le début de la saison, réussi à bien gérer l’exercice. J’espère qu’ici à Spa, je pourrais faire plaisir à mes fans. »
Justement, vous êtes la maison, comment voyez vous la course sur un circuit que vous connaissiez bien ?
« Ce sera une course avec pleins d’événements, c’est certain, ou peut être pas. On le sait parfois, on s’attend à ce qu’il y ait des safety cars, des Full Course Yellow et puis finalement, tout se passe bien pendant des heures. Je ne m’attends donc à rien pour samedi. La seule chose qu’on peut faire, c’est être préparé du mieux possible. On a prévu l’éventualité du sec mais aussi du mouillé. Pour cette course à la maison, j’ai un soutien extraordinaire des gens autour du circuit, les commissaires de piste qui me croisent depuis des années, l’équipe médicale, l’organisation,…Cela me fait plaisir et me touche. C’est ma famille des circuits, donc j’ai vraiment très envie de faire une belle course pour eux ici. »
Il y a un gros plateau cette année aux 24 Heures du Mans pour la dernière des GTE. Cela vous tient certainement à cœur de briller en plus des doubles points attribués au championnat.
« C’est sûr. En fait, on a vraiment deux grosses courses qui s’enchaînent pour nous dans le championnat. Évidemment Le Mans est la course la plus importante de l’année et où on a envie de briller le plus. Le Mans dépend de tellement de facteurs qui ne sont pas uniquement liés au pilote ou à la voiture, la compétitivité. Il faut prendre cette course tour par tour, rester en dehors des ennuis, espérer qu’on n’aura pas de pépins mécaniques mais cela peut arriver dans n’importe quelle course d’endurance avec n’importe quelle voiture. J’essaye de ne pas trop me projeter avant d’y être, pour être honnête. J’essaye juste de prendre les choses course après course. »
Pouvez-vous nous parler du passage de la Ferrari 488 à la Porsche 911 RSR-19. Comment ça se passe dans la voiture ? Vous convient elle ? Avez-vous été obligée de changer votre style de pilotage ?
« Même si elles évoluent dans la même catégorie, ce sont deux voitures qui ont des conceptions et philosophies assez différentes. On n’a pas la même approche. Pour moi, la Ferrari était une voiture avec laquelle, pour aller chercher le dernier dixième, il fallait avoir une super bonne compréhension de tout l’électronique de la voiture, de la façon dont cela aidait à la performance. C’était une voiture qui, selon ce que je ressens, générait du grip plus d’un point de vue mécanique qu’aéro. La Porsche, c’est un peu l’opposé, on doit beaucoup plus travailler avec l’aéro de la voiture, moins se reposer sur l’électronique et conduire un peu plus à l’instinct. Maintenant, je suis assez contente parce que j’ai l’impression que nous avons toutes les trois fait une transition assez rapide et sommes à l’aise dans cette nouvelle GTE. Ça a été un changement, c’est sûr, on a dû s’adapter, mais ça a été relativement en douceur. »