À seulement 24 ans, Roman De Angelis fait ses premiers pas dans la catégorie reine de l’Endurance avec Aston Martin et The Heart of Racing. Un parcours atypique pour le jeune Canadien, qui mesure pleinement la chance qu’il a de vivre cette aventure
Titulaire pour la saison 2025 de l’IMSA WeatherTech SportsCar Championship, Roman de Angelis, au même titre que Ross Gunn, est au Qatar pour épauler Alex Riberas et Marco Sorensen sur l’Aston Martin Valkyrie n°009.
« Je pense que mon histoire pour arriver ici est assez inhabituelle », a-t-il confié à Endurance24 dans le paddock du circuit de Losail. « Beaucoup de pilotes viennent de la F1, de la Formule E ou d’autres catégories de haut niveau. J’ai grandi en Amérique du Nord, j’ai couru en GT3 et en Carrera Cup, et jamais je n’aurais imaginé me retrouver ici, avec Aston Martin et The Heart of Racing. C’est assez incroyable pour moi, et encore plus à seulement 24 ans. Peu de pilotes canadiens ont eu cette opportunité dans un programme d’usine, donc c’est une vraie fierté. »
Une contribution directe au développement de la voiture
Roman De Angelis, lauréat de l’académie Aston Martin Racing en 2022, coiffé de la couronne IMSA GTD la même année et vainqueur des Rolex 24 Heures de Daytona en 2023, a aussi participé au développement de la Valkyrie Hypercar. Une expérience nouvelle et particulièrement enrichissante pour lui : « J’ai eu la chance de faire partie du développement de la voiture l’an dernier. Avec nos programmes respectifs, nous étions tous très occupés en course, alors on se relayait pour les tests. C’était une expérience complètement différente de ce que j’ai connu en GT.
Habituellement, en GT3 ou en Carrera Cup, tu roules sur une voiture homologuée, déjà validée. Là, on était en plein processus de développement, avec la possibilité de donner nos impressions et de vraiment participer à la mise au point. C’était une chance incroyable de pouvoir travailler avec des ingénieurs aussi brillants et de voir la voiture évoluer test après test. »
© FIA WEC / DPPI
Un début de saison intense
Sept mois seulement après ses premiers tours de roues, l’Hypercar britannique s’est mesurée à la concurrence pour la première fois lors du Prologue. L’intersaison a donc été particulièrement studieux avant d’arriver ici. « On est là où on doit être, ni en avance ni en retard, », affirme le Canadien. « Tous les constructeurs ont eu besoin de temps pour atteindre la perfection. Nous devons juste continuer à apprendre, à développer. Plus on roule, plus on progresse, que ce soit la voiture, l’équipe ou nous, les pilotes. Il n’y a pas de raccourci, il faut juste continuer à pousser et à accumuler les kilomètres. »
Le prologue du WEC le week-end dernier a marqué une étape clé dans le programme avec un puzzle au complet pour la toute première fois. « On a accumulé beaucoup de tours avec les deux voitures, et c’était l’objectif principal. Moi, je ne connaissais pas le circuit, donc j’ai surtout travaillé sur mon adaptation et le trafic. En GT, tout le monde te dépasse, mais là, c’est l’inverse ! Ça change complètement la façon de piloter. Mais globalement, ça s’est très bien passé. »
Pour un programme aussi ambitieux, l’harmonie au sein de l’équipe est essentielle. « Ce qui ressort du prologue, cohésion au sein de l’équipe. J’ai déjà couru avec presque tous mes coéquipiers, sauf Harry, mais je le connais bien. J’ai déjà été coéquipier avec presque tous les pilotes à un moment donné, sauf Harry, mais je le connais bien. Dès les premiers jours, tout le monde s’est parfaitement entendu, et c’est essentiel pour un programme comme celui-ci. Les mécaniciens, les ingénieurs, les pilotes, on est tous sur la même longueur d’onde, avec le bon état d’esprit. C’est vraiment plaisant de travailler dans cette ambiance. »
© MPS Agency
Un premier objectif réaliste : rallier l’arrivée
Alors que la première course se profile à l’horizon, De Angelis garde les pieds sur terre. « Le plus important pour nous, c’est d’aller au bout. En essais, on apprend beaucoup, mais la course, c’est un tout autre contexte. On pense être là où on doit être, mais il faut d’abord valider ça en conditions réelles. Mais si on finit la course et qu’on engrange de l’expérience, ce sera déjà une victoire en soi. »
Sebring en ligne de mire
Après cette première épreuve, le Canadien et ses coéquipiers de l’IMSA prendront la direction de Sebring mi-mars, un circuit bien connu du Canadien. « On a fait des tests en IMSA à Sebring il y a quelques semaines. C’est un circuit à part, très bosselé. En GT, tu ressens les bosses, mais en prototype, c’est un autre monde. J’en avais entendu parler, mais l’expérimenter en Hypercar, c’était quelque chose d’assez fou ! C’est une approche complètement différente, et j’ai hâte de voir comment on va s’en sortir là-bas. »
Le programme Hypercar Aston Martin Valkyrie suscite déjà beaucoup d’intérêt et d’attentes, que ce soit en WEC ou en IMSA. « Il y a énormément d’attentes autour de ce projet Valkyrie, que ce soit en WEC ou en IMSA. C’est un programme excitant, et je suis vraiment impatient de voir ce que nous allons accomplir cette année », conclut-il avec enthousiasme. »
Roman De Angelis retrouvera ensuite le WEC à l’occasion des 24 Heures du Mans, avec la possibilité d’être appelé pour d’autres épreuves durant la deuxième partie de saison. Avec son approche humble et son envie d’apprendre, il a toutes les cartes en main pour progresser rapidement dans la catégorie reine de l’endurance.
