Face au déclin du Championnat de France FFSA GT, avec un plateau d’une vingtaine de voitures cette année contre près de 40 GT4 en 2022, SRO Motorsports Group travaille sur un projet visant à assurer l’avenir de la série.
« L’alternative est de ne rien faire, ce qui ne manquerai pas d’hypothéquer l’avenir du Championnat de France GT. » Cette phrase conclut un long courrier envoyé aux directeurs d’équipes par Stéphane Ratel, Président de SRO Motorsports Group, le 11 septembre dernier. Un projet complet, axé sur la réduction des coûts, la simplification et l’attractivité, a été présenté après plusieurs réunions.
Les directeurs d’équipes ont été amenés à voter pour ou contre le projet, dans sa globalité, et certaines mesures spécifiques. Stéphane Ratel s’est d’ailleurs rendu sur le circuit de Dijon-Prenois, samedi 14 septembre, pour une réunion décisive. En attendant les arbitrages, Endurance24 vous présente les pistes étudiées et proposées par SRO.
© Nico Deumille
La réduction des coûts comme priorité
Le premier axe du projet est la réduction des coûts, qui ont explosé ces dernières années. « D’après les chiffres fournis par l’un d’entre vous, le budget d’exploitation pour une voiture a augmenté de 70% entre 2017 et 2024, principalement en raison de l’augmentation des coûts de fonctionnement et d’amortissement des voitures. Mais ce n’est pas la seule raison ; tous les autres postes ont également subi une forte inflation, » peut-on lire dans le courrier.
Alors que le plateau du GT4 France est en baisse, le GT4 Europe ne s’est jamais aussi bien porté avec plus de 50 voitures en lice, confirmant l’attrait pour cette plateforme. La différence de budget entre les deux programmes n’est d’ailleurs pas significative, favorisant la série européenne et ses destinations attractives. Comptez environ 305 000 € HT* pour une saison en France, contre 324 000 € HT* pour l’Europe. Les budgets « allant de 250 000€ pour une Audi ou une Porsche à 280 000€ pour une BMW ou une Aston Martin, hors marge et hors tests autres que le « back to racing » du début de saison. Or, les budgets pilotes disponibles sur le marché français se situent entre 100 000 et 120 000€. Il est donc indispensable de réduire les coûts, » précise SRO.
Pour rétablir l’équilibre en France, plusieurs mesures sont donc envisagées, dont l’une serait déjà actée : passer de 6 à 5 épreuves en supprimant Lédenon du calendrier, puis en la remplaçant par un meeting plus attractif en 2026, idéalement Le Mans. D’autres mesures incluent la réduction à deux trains de pneumatiques par meeting (trois au premier meeting). Plus surprenant et controversé auprès des équipes, l’engagement d’un minimum de deux voitures en limitant strictement le personnel à six personnes par équipe est également envisagé.
Autre piste évaluée par SRO : « limiter la fréquence des évolutions proposées par les constructeurs en passant de deux ans à quatre ans. Il est trop tard pour les évolutions déjà offertes par BMW et Toyota, mais ce sera mis en place pour les prochaines homologations. »
* Coût HT pour l’engagement d’une Aston Martin, assurance comprise, comprenant également les tests en amont des week-ends.
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La divine simplification
On l’oublie souvent, mais c’est un titre de Champion de France, décerné par la Fédération Française du Sport Automobile, qui est en jeu, bien que sa valeur symbolique semble avoir perdu de son prestige.
SRO entend redonner ses lettres de noblesse à ce championnat en supprimant la catégorie Silver, ne conservant qu’un vainqueur général en Pro-Am et un vainqueur en Am, comme à l’origine en 2017. « Cela devrait rendre le Championnat à nouveau attractif pour les pilotes amateurs qui avaient fui face au niveau des professionnels et des jeunes talents. En revenant à Pro-Am et Am, les pilotes amateurs ne seront plus confrontés aux professionnels sur la piste. »
Cette réforme vise également à éviter la frustration des pilotes Silver, souvent devancés au classement général par des amateurs en Pro-Am, ce qu’ils jugent néfaste pour leur carrière.
Outre la suppression de la Silver Cup, la catégorie Pro-Am sera réservée aux équipages Silver-Bronze, avec une exception : « permettre à certains pilotes Gold de soutenir les pilotes Bronze les plus lents, sur la base de temps observés les saisons précédentes. »
Le temps des dérogations pour reclasser les pilotes Silver en Bronze toucherait elle aussi à sa fin.
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Renforcer l’attractivité du championnat
« Au-delà de la réduction des coûts et de la simplification, il est crucial de renforcer l’attractivité du championnat. » Tel est le troisième axe du projet.
L’intégration du circuit du Mans, sur laquelle SRO travaille depuis plusieurs années, pourrait accroître l’attrait du championnat. D’autres initiatives sont également envisagées. Pour attirer les jeunes pilotes, SRO prévoit de créer une filière allant du TC au GT3. Cela inclut un soutien renforcé au vainqueur du Championnat de France TC pour accéder au GT, ainsi qu’une bourse de 150 000 € offerte au meilleur pilote GT4 de moins de 26 ans, utilisable par l’équipe Fanatec GT World Challenge de son choix la saison suivante.
Pour permettre à plus d’équipages de monter sur le podium, des pénalités de temps de 15, 10 et 5 secondes, appliquées lors des changements de pilote, sont envisagées pour les voitures ayant terminé première, deuxième et troisième lors de la course précédente, comme dans le Championnat British GT.
Enfin, SRO envisage de limiter l’accès au championnat à 16 équipes, établissant ainsi un numerus clausus.
