Au vu des qualifications et surtout du début de course, Toyota Gazoo Racing visait le doublé aux 6 Heures de Portimão. Après 80 minutes de course, la Toyota GR010 Hybrid n°7, alors deuxième, a été contrainte de rentrer à son garage sur demande de la direction de course.
Selon le règlement Hypercar, les performances sont contrôlées par des capteurs de couple standardisés sur les arbres de transmission, qui doivent fonctionner à tout moment et qui n’émettaient plus sur la Toyota n°7. Les capteurs n’étant pas des paries indépendantes des éléments qu’ils accompagnent, les mécaniciens du clan nippon ont ainsi dû remplacer le train arrière gauche complet, en un temps record. Conséquence, 11 minutes passées dans le garage, 7 tours de retard sur la voiture soeur et une 9e place seulement au classement Hypercar.
Ces éléments imposés par l’instance dirigeante ne dépendent donc pas du constructeur en lui-même, qui en paye cependant un lourd tribut. « C’est une décision assez sévère, je dirais, de nous demander de réparer parce qu’il était clair qu’il aurait été possible de continuer à rouler, » nous a confié Pascal Vasselon, Directeur technique de Toyota Gazoo Racing après la course, avant d’ajouter : « Ce n’était encore jamais arrivée, mais lorsque ça se produit, c’est grave parce qu’on tue la course d’une voiture pour une raison qui est extérieure à l’équipe. »

© Nico Deumille
Alors que ces capteurs n’avaient jusqu’alors pas posé problème, la Peugeot 9X8 n°94 a elle aussi rencontré les mêmes problèmes, mais le constructeur français a pu opter pour un mode dégradé de puissance, en s’appuyant sur les capteurs de secours. Ce que n’a pu faire Toyota. « On est en contact avec les délégués techniques durant la course, donc on a un échange. Effectivement, dans notre cas, ils ont refusé que l’on passe en mode défaut. Probablement que pour nous, c’est arrivé assez tôt dans la course. Cela a donc probablement fait une différence. »
A l’issue de l’épreuve portugaise, ces capteurs sont devenus un sujet qui devrait être à l’ordre du jour du prochain groupe de travail technique entre les constructeurs et les instances. « Ces capteurs de couple, on les a acceptés. On a accepté le principe de la réglementation. On a accepté le principe qu’il y avait des capteurs qui, s’ils tombaient en panne, créeraient un problème. On ne peut pas dire qu’on est pris complètement au dépourvu. Il faut juste qu’on ait une meilleure anticipation de ce genre de problème pour arriver à trouver des solutions qui n’arrêtent pas la voiture, » conclut Vasselon.