Romain Grosjean a toujours dit qu’il avait envie de revenir au Mans. C’est le cas cette année via le programme officiel Lamborghini en Hypercar. Le Français, aussi impliqué en Indy Car Series, roule sur la SC63 n°19 avec Andrea Caldarelli et Matteo Cairoli.
Quel est votre état d’esprit ?
« Je suis venu pour la première (et unique) fois en 2010. J’avais aimé la course et j’avais dit que je serai de retour un jour aux 24 Heures du Mans. Bon, cela m’a pris 14 ans. Je suis donc ravi d’être de retour, c’est une course unique au monde et je représente en plus Lamborghini dans la catégorie Hypercar. C’est un honneur pour moi. Je ne me plains pas et je suis impatient de disputer cette épreuve. »
Vous n’étiez pas venu depuis l’épisode Ford en 2010 ?
« On n’est pas du tout dans la même catégorie, donc on est sur une course différente. Après, c’est plus sympa d’être en catégorie reine, c’est certain. On est aussi sur un contexte différent parce que la Ford était en tête de championnat du monde GT1. Là, on est avec une voiture qui, comme on l’a expliqué, est en phase de développement. On continue de travailler, de pousser, on essaie de faire du mieux qu’on peut avec ce qu’on a devant nous. »
Revenir au Mans, c’était pour vous un souhait après la fin de carrière en Formule 1 ?
« Même pendant la carrière en Formule 1, mais en général, le calendrier ne passe jamais. C’est pour ça que ça m’a pris un petit peu de temps à revenir. C’est une course qui me tient à cœur. Hier, l’IndyCar a dévoilé son calendrier pour la saison prochaine. J’attends juste de savoir la date du Mans l’an prochain et en espérant être disponible parce que c’est une course qui fait partie des plus mythiques au monde (malheureusement, il y aura une manche au Canada en même temps). J’ai eu la chance de participer au Grand Prix de Monaco en Formule 1, aux 500Miles d’Indianapolis, aux 24 heures du Mans, maintenant en catégorie reine. C’est quand même quelque chose qui est assez exceptionnel et, étant enfant, il y a longtemps, je n’aurais jamais imaginé les faire. »
Avez-vous trouvé que le circuit avait changé ?
« Je suis ravi de repiloter ici sur ce tracé mythique, mais je ne trouve pas qu’il ait beaucoup changé. Ce qui a plus changé ce sont les conditions. Maintenant, je suis avec Lamborghini et Iron Lynx, nos conditions de vie ici au Mans sont juste incroyables. L’hospitalité, le confort, toutes petits détails qui rendent cette semaine tellement facile. »
Les fans se pressent pour vous voir. Comment le ressentez-vous ?
« Je suis particulièrement content d’être de retour en France et de revoir tous ces fans. Je n’ai pas vraiment eu l’occasion de les revoir depuis mon accident de Bahreïn en F1. Les gens m’ont revu à la télé (il est commentateur F1 pour Canal +) mais c’est tout. J’ai été très occupé, mais tellement heureux de les revoir. La course n’a pas encore débuté que le paddock est déjà plein. L’entrée du paddock n’est qu’à quelques mètres de l’hospitalité Lamborghini mais, croyez moi, le chemin est long pour y accéder (rires). »
Que pensez-vous des systèmes embarqués dans la voiture ?
« Vous pouvez faire tellement de choses dans cette auto avec tous ces systèmes embarqués, c’est super. De plus en plus, en Formule 1, on nous interdit tous ces outils que nous pouvons utiliser. Ici, c’est bien plus ouvert, c’est génial alors qu’en IndyCar Series, nous n’avons rien de tout cela. C’est du sport automobile plus direct, plus simple. Il y a beaucoup de défis entre la direction assistée, les freins, le système hybride et son déploiement. Tout cela n’est pas facile à régler. L’auto est assez lourde, il y a pas mal d’appui aéro mais cela fonctionne bien, nous sommes toujours en train d’apprendre. Il y a de la place pour la faire évoluer, il ne faut pas oublier que la voiture a fait ses premiers tours il y a moins d’un an. Dès qu’on est en piste, on pousse très fort, parfois on ne devrait pas mais on a tellement envie de progresser, d’apprendre. Nous avons besoin de temps et du développement pour être plus proche. »
Votre objectif, c’est avant tout de finir la course vu que c’est la première année de la Lamborghini ici au Mans.
« Clairement, c’est finir la course et de continuer à prendre de l’expérience dans la voiture. J’ai beaucoup moins de roulage que tous les autres. De par mon calendrier, je n’ai pas eu l’occasion de faire les trois dernières séances d’essais donc continuer d’apprendre la voiture et de progresser de ce côté-là. Mais, ça va de mieux en mieux. Hier soir (essais de nuit), je me sentais bien. L’objectif est de voir le drapeau à damiers et de bien travailler avec mes coéquipiers. »