La catégorie LMGT3 introduite pour la première fois aux 24 Heures du Mans, quatrième épreuve du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, a été remportée par la Porsche 911 GT3 R n°91 de Manthey EMA, emmenée par Richard Lietz, Morris Schuring et Yasser Shahin.
Une chose est sûre, la catégorie reine Hypercar s’est octroyée toute l’attention de la réalisation TV, ne facilitant pas le suivi, et même la mise en valeur de la nouvelle catégorie dédiée aux GT. Difficile donc d’avoir une lecture de la hiérarchie et des stratégies des uns et des autres.
Et de trois en quatre courses pour Porsche
L’épreuve a été remportée par l’écurie Manthey EMA dont le trio s’était pourtant qualifié 16e de la catégorie, pour remonter aux avant-postes dès les premières heures notamment grâce à une stratégie audacieuse à l’arrivée de la pluie, peu après 17h30. Dans la voiture de Manthey EMA.
Après environ quatre heures, Morris Schuring, qui avait pris le relais de l’Australien Yasser Shahin, a pris la tête de la course. À 21 heures, la 911 d’environ 416 kW (565 PS) était en deuxième position. Un mano a mano Porsche a animé la nuit jusqu’à la sortie en piste de la voiture de sécurité à 3h44, et ce, jusqu’à 8h11.
La première place était occupée par la 911 de l’équipe client Manthey PureRxcing pilotée par l’Autrichien Klaus Bachler, l’Allemand Joel Sturm et le Britannique Alex Malykhin. Après les deux tiers de la course, la n°91 a dû être réparée en raison d’une défaillance électronique. La voiture sœur de Manthey EMA, pilotée par l’Autrichien Richard Lietz, le Néerlandais Morris Schuring et l’Australien Yasser Shahin, a alors pris la tête de la catégorie LMGT3.
Dès la mi-course et ce jusqu’à la présentation du drapeau à damier, l’équipage de la Porsche n°91 n’a plus jamais été inquiété pour triompher avec 51 secondes d’avance sur la BMW M4 GT3 n°31 du Team WRT, tandis que la Ford Mustang GT3 n°88 de Proton Competition complète le podium.
BMW n’a pas démérité
Seulement 12e et 15e sur la grille de départ, les BMW M4 GT3 n’avaient clairement pas joué la carte des qualifications pour jouer le grand jeu en course. Avec une victoire en WEC à Imola et deux autres podiums, oublier le team WRT dans la liste des candidats à la victoire était une erreur. La course l’a clairement démontrée avec la deuxième place de la n°31 confiée à Augusto Farfus, Sean Gelael et Darren Leung.
La voiture sœur n°46 emmenée par Valentino Rossi, Maxime Martin et Ahmad Al Harthy n’a quant à elle pas vu l’arrivée suite à une sortie de piste peu avant une heure du matin, du pilote Bronze, à la sortie de la passerelle Dunlop.
Le coup d’éclat de Ford
Pour une première apparition en Sarthe, les Ford Mustang LMGT3, exploitées par Proton Competition, ont fait forte impression. Après un début de saison plus que compliqué, les GT américaines sont arrivées au Mans revigorées. En verve des les Essais Libres, Ben Barker s’est offert le luxe de réaliser le meilleur temps des qualifications avec la n°77.
Malheureusement cette n°77 est celle qui aura connu la course la plus compliquée avec un problème de crémaillère de direction assez tôt dans la course. En revanche quelle performance de Dennis Olsen, Mikkel Pedersen et Giorgio Roda qui permettent à la n°88 de terminer sur la troisième marche du podium !
La voiture sœur, la n°44, échoue en quatrième position au pied du podium. De quoi augurer une bonne suite de saison pour Ford.
Lexus, la bonne surprise de ces 24 Heures du Mans
Très loin lors des trois premières manches WEC de la saison, Lexus a fait une belle course. Les RC F GT3, pourtant les plus anciennes GT3 du plateau, ont souvent été dans les trois premiers de la catégorie. La n°78 d’Arnold Robin, Timur Boguslavskiy, Kelvin van der Linde finit à la 7e place tandis que la n°87 de Takeshi Kimura, Esteban Masson, Jack Hawksworth échoue à la 10e place. Le champion IMSA GTD Pro a certainement fait beaucoup de bien à l’équipe Akkodis ASP Team de Jérôme Policand, le Britannique connaissant très bien cette auto via Vasser Sullivan aux USA. Du mieux en tout cas pour l’équipe française qui s’est montrée. En espérant que ces progrès se ressentent lors des prochaines manches WEC.
Lamborghini, déception pour les Iron Dames
Après être passées proche du podium l’an dernier, les Iron Dames n’ont pas réussi à concrétiser cette année avec leur Lamborghini Huracan n°85. En bonne position durant toute la course, pointant même en tête et sur le podium provisoirement, Michelle Gatting, Rahel Frey et Sarah Bovy terminent cinquièmes.
Course plus compliquée pour les Iron Lynx. Après une touchette avec le rail dans la nuit la n°60 a passé un long moment au box. Elle a tout de même pu reprendre la piste pour franchir la ligne d’arrivée, mais en 44e position.
Le nombre ne suffit pas, Ferrari
Avec cinq Ferrari 296 GT3, la marque italienne était la plus représentée mais cela ne s’est pas très bien passé. La n°54 de Vista AF Corse (Francesco Castellacci, Thomas Flohr, Davide Rigon) a été la première à abandonner suite à une sortie de Flohr au Dunlop. L’autre officielle, la n°55 de François Heriau, Simon Mann, Alessio Rovera finit 6e, pas mal en vue du championnat et elle finit meilleure représentante des italiennes. Celle de GR Racing (n°86 de Michael Wainwright, Riccardo Pera, Daniel Serra) était bien placée mais a eu des soucis en toute fin de course, terminant 12e. La n°155 de Spirit of Race (Johnny Laursen, Conrad Laursen, Jordan Taylor) finit 8e. Par contre, la représentante de JMW Motorsport (Giacomo Petrobelli, Larry ten Voorde, Salih Yoluc) n’a pas vu le petit matin abandonnant sur soucis techniques.
Un dur apprentissage pour McLaren
Plutôt à l’aise lors des essais, le retour de McLaren ne s’est passé comme voulu plus de 20 ans après sa dernière apparition. Les deux 720S Evo n°59 (Nicolas Costa, James Cottingham, Grégoire Saucy) et n°95 (Nico Pino, Josh Caygill, Marino Sato) ont bien roulé pendant la course, mais n’ont pas pu voir l’arrivée. Seule la n°70 d’Inception Racing (Brendan Iribe, Ollie Millroy, Frederik Schandorff), que l’on avait vu en Hyperpole, termine, à la 13e place des GT3.
Corvette voit l’arrivée
Avec Ford, Corvette était le seul constructeur à aligner une auto toute neuve, des Z06 GT3.R. Gérées par TF Sport, elles ont soufferts par rapport aux autos plus éprouvées mais sont à l’arrivée. La n°82 de Daniel Juncadella, Sébastien Baud, Hiroshi Koizumi termine 11e tandis que la n°81 de Charlie Eastwood, Rui Andrade, Tom Van Rompuy a cumulé les soucis : (changement de capot, frein, souci électrique, un tour de circuit au ralenti). Elle termine néanmoins 15e. Il faudra compter sur cette marque pleine d’expérience en 2025