La « gifle » infligée à Peugeot aux 1000 Miles de Sebring n’a pas entaché le moral des troupes. Le clan français arrive à Portimão, pour la deuxième épreuve du FIA WEC, avec la ferme intention de faire oublier la mésaventure vécue en Floride…
« On va avoir du mal à rencontrer plus de difficultés, » ironise Jean-Marc Finot, directeur de Stellantis Motorsport, dans le paddock portugais. « Nous avions prévu des évolutions avant Sebring qui visaient à améliorer la fiabilité, point que nous devions absolument améliorer après Sebring. Nous savions que l’actionneur électrique de la boîte de vitesse était un point faible et il l’a été, hélas. Nous avons donc décidé de passer à un actionneur hydraulique que nous avons testé au Castellet, qui ne nous a pas posé de problèmes et qui a assuré le bon fonctionnement. C’est une évolution technique que nous avions dans les cartons, mais nous n’étions pas prêts pour l’apporter à Sebring. Nous étions passés à travers les courses précédentes, mais pas à Sebring. »

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Entre Sebring et Portimão, la Peugeot 9X8 a effectué un test d’endurance au Circuit Paul Ricard afin de notamment valider ce nouvel élément. « L’actionneur a parfaitement fonctionné. C’était un test d’endurance durant lequel nous avons fait beaucoup d’arrêts pour réaliser différentes analyses et nous avons bouclé un peu plus de 3 000 kilomètres. Nous avons pas mal avancé et nous avons travaillé sur différentes stratégies. »
L’enjeu est donc de voir les deux 9X8 à l’arrivée dimanche… « Nous avons tout fait pour. Cela reste des voitures complexes et nous pouvons toujours avoir de mauvaises surprises. Ce qui est sûr, c’est que nous avons réussi à traiter tous les problèmes rencontrés à Sebring, car au-delà de l’actionneur, nous avions connu un problème de fuite au niveau de la batterie et un problème de commande d’embrayage. »
Contrairement à Sebring, le constructeur français arrive sur un tracé bien moins atypique, qu’il connaît déjà et qui devrait mieux correspondre à la philosophie de l’Hypercar. « Nous avons déjà roulé trois fois, cela va dans le bon sens. Notre voiture, qui possède un fort effet de sol, aura moins de sensibilité sur ce circuit. On verra ce que donneront les essais dès demain. On ne rêve pas et on ne prétend pas rattraper les deux secondes qui nous manquaient à Sebring. »

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« Nous nous sommes pris une gifle à Sebring, » reconnaît Jean-Marc Finot avant d’enchaîner : « Nous avons une équipe de compétiteurs, qui font du sport auto depuis fort longtemps, et la persévérance fait partie du job. Ce qui compte, c’est la façon dont on se relève et je suis assez content de l’état d’esprit du team et du fait qu’ils arrivent le couteau entre les dents pour ce week-end. »
Le concept atypique de la 9X8 s’accompagne de roues de mêmes dimensions à l’avant et à l’arrière. Il n’est cependant pas question de remettre cela en cause dans le clan tricolore. « En sortie d’épingle, nous sommes doublement handicapés. Une première fois car nous avons moins de masse sur l’essieu arrière ce qui rend difficile la traction et puis une deuxième fois avec des pneus plus petits, et donc plus sensibles. Ce handicap doit normalement être compensé par la Balance de Performance. Je fais confiance à la FIA et à l’ACO sur le fait que la BoP soit pertinente d’autant qu’elle intègre tous les paramètres de la voiture. Ce n’est pas vraiment un sujet pour nous, car nous préférons avoir une situation seine en termes de fiabilité. »