| 26 mars 2023 | par

Patrick Pilet (Pfaff) : « Nous avons fait une course parfaite ! »

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Patrick Pilet a de nouveau accroché l’une des plus belles courses d’endurance au monde à son (large) palmarès : les 12 Heures de Sebring. Avec la Porsche n°9 de l’équipe championne en GTD Pro en 2022, Pfaff Motorsports, il a géré de main de maitre le dernier restart pour finalement l’emporter. A la descente du podium, il a répondu à nos questions avec son grand sourire habituel.

Patrick Pilet a soufflé le chaud et le froid en à peine deux mois en IMSA. Aux 24 Heures de Daytona, les nouvelles 911 GT3 R n’ont pas eu droit au chapitre en course, jouant véritablement les faire-valoir à cause de la BoP. Toujours accompagné de Laurens Vanthoor et Klaus Bachler, le Français a connu des 12 Heures de Sebring bien différentes avec une victoire en GTD à la clé ! « C’est difficile de réaliser ! » avoue le pilote de 41 ans. « Nous avons connu des 24 Heures de Daytona tellement difficiles et particulières que nous arrivions ici toujours motivés, mais sans trop savoir à quoi nous attendre. Nous savions que nous serions beaucoup mieux parce que la BoP allait dans le bon sens, sans être pour autant les plus rapides. Cela s’est confirmé, mais avons bien réglé la voiture pour la fin de course. C’était primordial car cela ne sert à rien d’être les plus rapides dans les 10 premières heures, il faut l’être dans les deux dernières. Et c’est exactement ce que nous avons fait. Nous avons connu beaucoup de soucis à garder la voiture sur la piste pendant six ou sept heures lorsqu’il faisait très chaud. Mais dès que la température a baissé, nous avions le set-up optimum. Là où nous avons gagné, c’est en tentant une stratégie extrême côté carburant. Je savais que j’étais capable d’en économiser beaucoup, c’est un peu l’une de mes spécialités, ils m’ont fait confiance pour ce choix stratégique. Nous avons fait une course parfaite ! »

Pourtant, les choses avaient bien mal commencé lors de la séance de qualification avec une Porsche 911 GT3 R n°9 dans le mur de pneus au Turn 1. « Ce sont des choses qui arrivent. Klaus (Bachler) ne connaissait pas le circuit et nous l’avons laissé faire les qualifications car cela lui permettait de prendre confiance et trouver du rythme. La voiture était encore assez délicate à certains moments et il s’est fait piéger. Dans notre malheur, le châssis n’a pas été touché. Les mécaniciens ont fait un boulot de fou jusqu’à 1 heure du matin et le lendemain, Laurens (Vanthoor), qui n’avait pas roulé de la semaine (il est aussi pilote officiel WEC sur la Porsche 963, ndlr), a fait une dizaine de tours pendant le warm-up. Il s’est tout de suite bien senti dans la voiture. Début de course difficile, fin de course heureuse. »

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Il est un habitué des podiums et des premières marches en GT à Sebring, course qu’il apprécie. Il remporte les 12 Heures de Sebring une nouvelle fois quatre ans après son dernier succès (2019 avec Nick Tandy et Fred Makowiecki en GTLM) en GTD Pro cette fois-ci. « Cela fait toujours plaisir parce que c’est un des circuits les plus durs au monde. A Daytona, il faut du rythme, on ne peut pas gagner sinon. Si on est moins vite, c’est impossible de bloquer et on se fait doubler directement. Ici, j’ai fait le bouchon quand il fallait, notamment au dernier restart et puis j’ai surtout fait un gros travail d’économie d’essence. Ce n’était pas simple, mais je me sentais tellement soutenu par toute l’équipe que je ne voulais pas les décevoir. Trois victoires ici (2018, 2019, 2023), c’est génial. Il manque toujours Le Mans à mon palmarès, mais ma priorité reste quand même l’IMSA. »

Justement, sur la liste des engagés aux 24 Heures du Mans, le nom de Patrick Pilet n’apparaît pas (encore ?). Cependant, une chose est certaine, on ne reverra pas l’homme aux 14 participations au Mans, en ELMS au sein d’IDEC Sport où il évoluait depuis 2021. « C’est un choix de l’équipe » explique-t-il. « Le problème est que les budgets sont de plus en plus serrés pour tout le monde. J’ai déjà eu la chance de pouvoir rouler avec IDEC Sport pendant deux années, avec les 24 Heures du Mans 2020 en plus. Je leur en suis grandement redevable car ils m’ont permis de prouver ce que je savais faire en proto. Ils avaient cependant besoin, comme beaucoup de teams en LMP2, de pilotes qui amènent du budget. Il y a beaucoup de professionnels qui apportent de l’argent, moi je n’en ai pas. Je travaille sur des solutions pour faire les 24 Heures du Mans parce que c’est la centième, c’est ma préférée et peut-être celle où je suis le plus fort. J’ai envie de la gagner et on va tout faire pour. »

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Passionné de sport automobile et plus particulièrement d'Endurance, j'assiste aux 24 Heures du Mans depuis 1980 et suis accrédité depuis 2008. Je me rends régulièrement sur les plus beaux circuits européens et mondiaux. J'ai écrit pour de nombreux médias sport auto et collabore depuis quelques mois avec Endurance24
À propos de l'auteur, David Bristol

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