Trois ans après son exploit aux 24 Heures du Mans en LMP2, Nigel Bailly, le pilote belge paraplégique, fait son grand retour sur le Circuit de la Sarthe. Ayant participé à l’édition 2021 de la classique mancelle, il sera cette fois au volant d’une Lamborghini Super Trofeo en lever de rideau.
« C’est un grand plaisir pour moi de revenir sur ce circuit légendaire après l’aventure incroyable que nous avons vécue en 2021. Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’opportunité de conduire sur un tel circuit », nous confie Nigel Bailly, qui est ravi de revenir en Sarthe au volant d’une Lamborghini Huracan Super Trofeo Evo2 de l’écurie Artline Racing. « Le championnat est de haut niveau, même si certains aspects de l’organisation pourraient être améliorés. Après deux saisons passées chez CMR, qui m’ont permis de participer aux 24 Heures de Spa, j’avais besoin de changement. Je suis très satisfait d’avoir rejoint Artline Racing car il est essentiel pour moi d’être bien entouré et bien encadré. »
Malgré la visibilité obtenue grâce au projet mené par Frédéric Sausset et la présence d’une commission handicap et accessibilité à la FIA, les pilotes en situation de handicap actifs sont toujours aussi rares. « Être une personne à mobilité réduite (PMR) ne facilite pas la mise en place des programmes. Il faut prouver que l’on est capable de faire les choses correctement. J’ai travaillé dur avec Yann Belhomme, mon manager, pour trouver des opportunités intéressantes. Si plus de voitures étaient adaptées pour les PMR, cela serait plus simple. Le défi est de trouver des solutions techniques pour pouvoir conduire dans des conditions professionnelles. »
Après plusieurs années en sport automobile, Nigel Bailly envisage de mettre son expérience à profit en développant son propre système pour le dupliquer et le proposer à d’autres pilotes. L’objectif étant de permettre à davantage de pilotes PMR de participer à la compétition automobile. « Le système est en cours de développement et je m’efforce de le rendre opérationnel en 2024, incluant l’accélérateur, le frein et le système d’embrayage électronique. J’ai de grands espoirs pour la fin de l’année 2024. Nous serons en mesure de produire une solution clé en main, accompagnée d’une fiche technique expliquant comment installer le système. L’objectif est de permettre à un plus grand nombre de PMR d’accéder au sport automobile. La commission propose actuellement seulement un guide d’adaptation, mais il s’agit ici de savoir où se procurer les différents éléments. »