Alors que Mitjet Internationnal est chapeautée par Christophe Cresp, son président, et Stéphane Roux, directeur général de la compétition depuis quatre saisons maintenant, le duo, cherche à développer la formule sur le continent européen, notamment avec le championnat Nord Europe lancé cette année et qui donne déjà satisfaction. « Le championnat nord Europe a apporté une solution à nos clients qui sont dans le nord de la France, et qui se plaignaient de faire beaucoup de kilomètres avec un championnat qui était vraiment centre et sud jusqu’à maintenant », souligne Stéphane Roux. « Le calendrier 2023 est un peu plus centré Centre France que les précédents et finalement, le championnat nord Europe, se développe bien avec notamment cinq belles manches : Zolder, Zandvoort, Castellet, Hockenheim et Spa, donc le bilan sur les dernières années est très satisfaisant. »
Si le championnat « benelux » connait une belle première saison, le Trophée Mitjet 2L France, qui se produit lors des événements du Championnat de France FFSA des circuits, « souffre un petit peu » avec un plateau composé, en 2023, de 25/26 voitures en moyenne. Mais pour le directeur de la discipline, cela s’explique par plusieurs facteurs. « Nous avons une partie de nos clients qui est partie sur le championnat Nord-Europe. Deuxièmement, on paye un petit peu la saison 2022 qui a été assez accidentogène. Résultat des courses, on a des clients, surtout des indépendants, qui, budget faisant, hésitent à revenir parce qu’ils craignent une mauvaise expérience. »
A droite, Stéphane Roux
Cependant, Stéphane Roux, qui s’est offert les services de Julien de Miguel en tant que responsables des deux séries, souligne à quel point l’attractivité du championnat hexagonal est toujours présente. « Nous avons de nouvelles équipes qui arrivent sur chaque manche. Et en même temps, mon équipe et moi travaillons sur la construction d’un volant Mitjet. » Du côté de la série transalpine, la satisfaction est au rendez-vous avec de nouvelles équipes qui rejoignent la compétition, bien que le championnat soit toujours en développement. « Il y avait 13 voitures en 2021. Jusqu’à 21, 22 voitures, l’an passé. Et là, en 2023, on arrive sur les premiers meetings avec 26 ou 27 voitures. C’est une belle satisfaction cette année.
Les séries Nord Europe, France et Italie sont en pleine expension, et pour lesquelles les priorités sont de « consolider les trois championnats et avoir, à moyen terme, trois coupes, à trente voitures. Pour cela, il nous faut plus de teams qui travaillent sur deux championnats, donc il faut les inciter à avoir des doubles programmes. »
D’un autre côté, et face à la demande des protagonistes, une autre piste pourrait également être développée dans le futur, celle de l’Endurance à l’instar de l’épreuve de quatre heures organisées à Vallelunga, fin octobre. « Habituellement, nous avons une course d’endurance en fin de saison. Mais face aux sollicitations dans le paddock, peut-être que nous rajouterons une deuxième course de ce type pendant l’hiver, c’est une possibilité. »
Des perspectives qui repoussent, pour l’instant, l’arrivée d’évolutions sur une voiture qui fête ses 10 ans cette année. « En tout cas, a minima pour deux saisons supplémentaires, 2024-2025, sans faire d’évo, c’est-à-dire pas d’augmentation de budget sur les voitures pour les clients. Depuis 2020, on a fait des évolutions régulières qui étaient nécessaires. Aujourd’hui, on a besoin de stabilité, donc non. Mais ce n’est pas pour ça qu’on ne travaille pas sur la suite, parce qu’il faut l’anticiper. »
Charles Roussanne, leader du championnat du haut de ses 17 ans
Une décision qui s’explique par le fait de vouloir rendre la compétition accessible au plus grand nombre. Contenir les budgets dans une conjoncture économique aussi tendu n’est pas chose aisée, surtout quand l’objectif est de permettre un accès aux jeunes pilotes en devenir. « Concrètement, on travaille pour faire de la Mitjet la suite logique pour les jeunes qui sortent du karting pour accéder au sport auto, pour qui faire de la Formule 4 est une barrière financière. Nous sommes quand même plus de deux fois moins cher que la F4. On y travaille avec Christophe (Cresp) à monter des projets pour suivre les plus jeunes pilotes qui passent par la Mitjet, pour les accompagner après sur des futurs championnats. Là, c’est un vrai gros projet qu’on a en place. »
Plusieurs idées sont en train de murir dans la tête des deux entrepreneurs pour créer une véritable filière permettant à des jeunes pilotes de faire leurs premiers pas en sport automobile pour ensuite viser des programmes plus ambitieux. Rien de mieux que le parcours de pilotes accomplis, à l’instar de Yann Ehrlacher, Matthieu Vaxiviere ou encore Fabien Lavergne pour illustrer cette volonté.
