Duqueine Team a débuté en European Le Mans Series en 2018 avec une LMP2. Six ans plus tard, l’équipe est toujours fidèle au poste, mais court toujours après sa première victoire au général. Cependant, jamais elle n’avait réalisé un tel début de saison que cette année avec une belle 2e place à Barcelone (1er en LMP2) et une 2e au Castellet.
« Ce fut une année positive avec un super début de saison. On a fait les efforts qu’il fallait en début d’année pour se préparer, redresser la barre d’une saison 2022 un peu morose » avoue Max Favard, Team Principal de Duqueine Team.« L’arrivée de Neel a vraiment fait beaucoup de bien, plus le jeune Nicolas Pino qui met du gaz, associé à Binder qui est un Gold solide et qui ne fait jamais de bêtises. On avait vraiment, dès le départ, eu le sentiment d’avoir un package solide. »
Mais après le break de l’été, la 2e partie de saison fut moins bonne avec seulement 36 points inscrits en quatre courses. « A Motorland, ce fut un peu de notre faute, on est revenu de la trêve et nous n’avons pas réactivé tout comme il fallait. Quelques erreurs de notre côté, mais aussi en piste et dans les stands. Pas grand chose, mais des petits grains de sable qui se sont mis dans le mécanisme. A Spa, on a eu un fait de course malheureux. On a été accroché au départ (par Maldonado, ndlr) et les circonstances de course font qu’on ne s’est pas replacés. A Portimão, les pilotes ont vraiment fait une course intelligente, mais on est percuté alors qu’on était 2e.» Au final, alors que l’Oreca n°30 se battait pour le titre, elle finit 4e au championnat et sans invitation aux 24 Heures du Mans, ce qui était l’un des objectifs de l’écurie française.
Mais le plus important est ailleurs, c’est à dire le fait d’avoir redressé la barre après une mauvaise année 2022. Mieux, l’équipe du Gard se paie le luxe en juin de monter sur la 3e marche du podium des 24 Heures du Mans face aux meilleures structures LMP2 au monde. « Le Mans a été vraiment un accomplissement et une récompense de tout le travail fourni depuis toutes ces années. Tout s’est bien goupillé même si on réalise notre plus mauvaise qualification à cause d’un porte moyeux qui casse sur un vibreur. En course, on roule une seconde plus vite que notre temps des essais, on a réussi à tout mettre dans l’ordre, que ce soit les pilotes, la stratégie, les pit-stops. Nous sommes très fiers de ce résultat qui insuffle une dynamique et du positif pour les saisons à venir. »
Ce retour aux affaires de Duqueine Team est dû, entre autres, à la présence du vainqueur des 24 Heures du Mans 2016 et champion du monde FIA WEC la même année, Neel Jani. « Il amène une expérience incroyable surtout au niveau des procédures de préparation de chaque séance, c’est-à-dire qu’il optimise et nous fait optimiser chaque détail. Grâce à lui, nous avons fait un gros pas en avant en termes d’ingénierie de précision dans nos mesures, dans un seul but : la victoire. C’est ce qui fait que Neel a pu avoir une telle carrière avec de grandes choses accomplies. On a été très contents de l’avoir eu cette saison ! »
L’hiver 2023 / 2024 sera marqué par une nouveauté pour Duqueine Team. Pour la première fois de son existence, l’écurie va prendre part à l’Asian avec son Oreca 07 confiée à John Falb, vu chez Algarve pro Racing, Oliver Rasmussen (en WEC depuis deux ans avec Jota) et Carl Bennett qui évoluait en monoplace ces dernières saisons (F4 et F3). « Nos résultats de début d’année nous ont permis d’attaquer les négociations beaucoup plus tôt et on a réussi à monter un programme Asian. Pour ne rien cacher, ça fait plusieurs années qu’on essayait, mais sans succès. Cette année, on a la chance de le faire et on va y aller pour déjà amener une expérience outre mer à l’équipe. C’est déjà un gros challenge avec un Asian qui retourne vraiment en Asie et de façon étalée. Nous avons un bon package pilotes pour faire une belle saison. Nous sommes impatients de démarrer à Sepang. »
Après être passé près de l’invitation au Mans en ELMS, Max Favard et ses troupes ont les yeux rivés sur l’Asian Le Mans Series et le précieux sésame qui permettrait à l’équipe de passer un début d’année 2024 plus serein. « C’est notre objectif. Après, il va y avoir du gros niveau. On y va avec un package cohérent, on va essayer de faire du mieux qu’on peut avec des courses propres. Ce sont des doubles meetings, il faut donc être intelligent, économiser la mécanique, les hommes et optimiser le package. Le but est de ne pas avoir de regrets à la fin du week- end.»
2024 se prépare déjà dans la tête de Max Favard avec un programme qui devrait être un copier coller de cette année. « On va solidifier notre programme LMP2 ELMS plus les 24 Heures du Mans, essayer de continuer sur la dynamique de 2023, être présent sur la scène européenne qui deviendra le plus gros championnat LMP2 avec l’IMSA l’an prochain. Le Mans reste forcément un objectif. Maintenant qu’on a goûté au podium, il va falloir retravailler et y aller de plus belle. »
La grosse question est de savoir si cela se fera avec ou sans Neel Jani qui sera bien occupé par son programme WEC avec Proton Competition en Hypercar (Porsche 963) et par son poste de pilote de simulateur F1 pour Audi. « On en discute depuis un moment, si on a un beau et cohérent projet, Neel n’est pas contre de rester chez nous une année de plus. Après, à nous de trouver les bons moyens de faire une saison et de se permettre de pouvoir le garder. »
Le châssis actuel de l’Oreca 07 commence à avoir aussi pas mal de kilomètres dans les roues. Un renouvellement de châssis est peut être aussi dans les tuyaux. Mais en ce moment, très difficile de trouver une 07, la marché étant au bord de la rupture. « Ca dépendra un peu des programmes de test. On pourrait faire une voiture pour faire du testing et amener des jeunes pilotes, c’est-à-dire un junior programme pour qu’ils puissent essayer pendant la saison. Le but est de leur donner une première expérience du LMP2, que ce soit des pilotes de monoplace, de LMP3 et d’avoir vraiment un programme parallèle de testing pour que l’équipe continue à progresser. Pour moi, ça peut être une des solutions : plutôt que d’avoir qu’une seule voiture, en avoir deux et pas forcément que en exploitation de courses. »
Photo Max Favard, Facebook de l’équipe
A suivre…