| 24 août 2024 | par

Louis Rossi (Ultimate) : « Il a fallu que je redescende un peu sur terre ! »

© MPS Agency

Pour la première fois de sa carrière Louis Rossi roule en European Le Mans Series. Il pilote la Ligier JS P320 n°35 d’Ultimate avec les frères Lahaye (Jean-Baptiste et Matthieu) en catégorie LMP3. Le Manceau continue son apprentissage de l’Endurance voiture, l’ancien motard ayant toujours en ligne de mire les 24 Heures du Mans mais en toute humilité. 

Comment vous sentez-vous physiquement après ce qui est arrivé au Mans (accident lors de la première manche de Road to Le Mans après le virage de Mulsanne en LMP3) ?

« Franchement, physiquement, ça va. J’ai eu trois traits de fracture dans le pied gauche et les côtes touchées. J’ai pris le temps de récupérer et ça s’est bien consolidé, donc pas de souci, j’étais bien suivi au Mans. Ce week-end, j’ai le pied qui est encore un peu gonflé, ça ne m’empêche pas de rouler, mais les fractures sont réduites et il n’y a plus aucune douleur. »

Des souvenirs de ce qu’il s’est passé ?

« Globalement, ça reste un crash, ça arrive dans les sports mécaniques et en moto, j’en ai pris plusieurs. En voiture, c’était mon premier. C’est sûr que les images étaient impressionnantes, mais après, ça ne m’a pas laissé spécialement de traces en termes de confiance. C’est sûr qu’en voiture, malheureusement, quand on tape, les conséquences financières sont plus lourdes. Ca a été un point plus difficile pour moi. »

Et cette catégorie LMP3, vous aimez ?

« C’est trop bien. C’est la troisième ou quatrième fois que je roule en LMP3. Je n’ai pas beaucoup d’expérience dans cette voiture, mais à chaque fois que je monte dedans, je me dis que c’est là que je veux être. Rouler dans la Ligier JS P320, c’est trop bien. C’est collé au sol, ça va vite, il y a de l’aéro, ça freine tard. J’adore cette voiture. »

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Comment se sont fait les contacts pour rouler avec les frères Lahaye chez Ultimate ?

« J’ai rencontré Jean-Baptiste et Matthieu l’année dernière, j’étais passé leur dire bonjour dans le box quand ils roulaient en l’ELMS et moi en Ligier European Series. Je voyais très bien qui ils étaient parce que je les connaissais forcément d’avant de nom, de par leur parcours dans les sports mécaniques. On a fait un peu plus connaissance en début d’année, on a discuté pendant l’été et l’opportunité s’est créée. L’ambiance est super bonne. L’équipe est incroyable, familiale avec des mécaniciens où il y a énormément de respect, il y a une bonne ambiance. On sent qu’il y a une énergie ultra-positive et pour moi intégrer cette équipe pour cette course est un rêve. C’est vraiment le truc qui me correspond et je me sens très bien là. »

Est-ce uniquement pour cette course ou ferez vous les trois dernières manches de la saison ?

« Avant de parler du futur, il faut déjà réaliser le week-end parce que je pense qu’une association dans une équipe, elle ne se fait pas juste parce qu’on s’entend bien. Il y a tout un système de communication et financier à mettre en place. Pour l’instant, on va se concentrer sur ce meeting là. Après, je ne cache pas que l’ELMS est un championnat que j’aimerais faire. Quand tu t’entends bien avec une équipe et que tu aimes partager du temps avec eux, forcément, tu as envie d’envisager l’avenir. Mais pour l’instant en tout cas, on se concentre sur ce week-end et on reparlera, en tout cas peut-être pour l’année prochaine. Mais encore une fois, la décision n’est pas uniquement humaine, il y a un côté financier aussi. Il faut trouver des partenaires, arriver à monter un projet qui tienne la route parce que c’est une équipe, il y a des gens qui travaillent, il y a une voiture, ça coûte des sous. »

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C’est la troisième ou quatrième fois que vous roulez en LMP3. Sur quoi vous devez encore progresser ?

« Tout. Quand tu n’es pas le plus vite, il y a toujours tout à améliorer, c’est un fait. Les freinages, c’est un point essentiel qui conditionne beaucoup de choses, un élément que je travaille régulièrement et auquel je dois prêter beaucoup d’attention. Après, si on se base sur ce qui se passe ce week-end, on voit bien que tous les enchaînements où il y a des chicanes un peu techniques où il faut garder de la vitesse, j’ai à gagner de la confiance générale dans la voiture sur tout ce qui est virages rapides pour vraiment pouvoir oser certaines choses qu’aujourd’hui, je n’ose pas. Et puis les accélérations dans certains petits virages aussi, bien comprendre la voiture pour trouver le bon grip et accélérer correctement. C’est pour ça que je dis que c’est un peu tout. Je pense que je ne fais pas les choses à l’envers. Il faudrait juste arriver à faire tout comme je fais là, mais mieux. »

Comment quelqu’un comme Matthieu Lahaye peut vous aider à vous tirer vers le haut ?

« Techniquement, c’est bien de pouvoir m’appuyer sur Jean-Baptiste et Matthieu parce qu’ils me donnent plein de conseils. On fait de bons débriefs et les conseils qu’ils me donnent, j’arrive à les écouter et à les mettre en application. Je sens que je progresse et suis mis en confiance. Cela concerne la façon dont je pilote mais aussi par anticipation ce que je devrais faire. Après on est trois dans une voiture, l’intérêt c’est de toujours aider le « plus nul ». Ça se base sur l’analyse vidéo, de data dans le box avec l’équipe et Marie-Alice, la responsable et ingénieure sur la voiture. Je dois aussi rentrer dans leur case sur les arrêts au stand, la communication à la radio où chacun a ses habitudes et il faut arriver à coller pour tout optimiser parce qu’une course se gagne dans la voie des stands, sur la piste et avec tous les petits détails qu’il faut faire parfaitement pour espérer signer des bons résultats. »

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Le futur serait de faire une saison complète en ELMS. Après, ça vous amènerait aux 24 heures du Mans ?

« C’est clairement mon but. Quand j’ai arrêté la moto pour faire de la voiture, c’était clairement pour ça. Après, là où je me suis un peu planté, c’est que ce n’était pas aussi simple que ce que j’imaginais pour pouvoir rouler en voiture régulièrement. Il a donc fallu que je redescende un peu sur terre, que je passe par toutes les étapes, même si j’ai un parcours qui va très vite, c’est tout frais parce que ça ne fait même pas deux ans que je fais de la voiture. Je suis donc passé par l’European Liger Series, puis un peu dans des protos quand j’ai eu des opportunités de faire différents championnats d’endurance où on commence à rouler longtemps dans les voitures, à montrer que j’étais capable de faire des courses sans problème et sans erreur. Il y a un système de pyramide qui t’emmène vers le haut. Tu dois passer par les différentes étapes et j’en suis là.

Être capable de construire un projet pour faire quelque chose de réalisable

Aujourd’hui, ce sont mes premiers pas en ELMS. C’est une opportunité qui est juste incroyable pour moi, je ne remercierai jamais assez l’équipe Ultimate, Jean-Baptiste et Matthieu. Ces courses-là, je les regarde sur ma télé d’habitude, je gratte du pied parce que j’ai envie d’y être. J’y suis et je profite d’un week-end qui est juste super en essayant de faire tout bien pour que, justement, des gens comme Matthieu, Jean-Baptiste soient capables de penser à moi pour l’année prochaine et ensuite que je sois capable de construire un projet pour faire quelque chose de réalisable. Mais aujourd’hui, c’est encore une fois, c’est que du rêve, que de l’hypothèse. Il n’y a rien qui se discute maintenant. »

Passionné de sport automobile et plus particulièrement d'Endurance, j'assiste aux 24 Heures du Mans depuis 1980 et suis accrédité depuis 2008. Je me rends régulièrement sur les plus beaux circuits européens et mondiaux. J'ai écrit pour de nombreux médias sport auto et collabore depuis quelques mois avec Endurance24
À propos de l'auteur, David Bristol

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