| 27 septembre 2025 | par

Le débrief des qualifications des 6 Heures de Fuji 2025

© FIA WEC / DPPI

À l’issue des qualifications des 6 Heures de Fuji, découvrez les réactions des différents protagonistes et les tendances qui se dessinent pour cette avant-dernière manche de la saison 2025 du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA… qui n’est autre que la centième ! C’est une première cette saison : les huit constructeurs de la catégorie Hypercar ont tous placé au moins une voiture en Hyperpole, illustrant la densité du plateau.

Cadillac parti pour faire un remake de São Paulo ?

 

Avec un troisième doublé en qualifications après les 24 Heures du Mans et les 6 Heures de São Paulo, Cadillac Hertz Team JOTA aborde l’épreuve dans les conditions les plus sereines. Outre la performance pure d’Alex Lynn (n°12) et Earl Bamber (n°38) en qualifications, le rythme de course affiché lors des essais libres renforce cette dynamique.

« Hier je n’avais pas un bon ressenti avec la voiture. Je pensais que d’autres marques semblaient très rapides, et je crois que nous avons dû revenir un peu vers une voiture que nous connaissions pour les qualifications. Je pense que nous avons fait de très grands progrès pour la course, mais pour les qualifs nous sommes revenus à une configuration proche de celle de São Paulo. Ce matin en EL3, j’avais un bien meilleur feeling et davantage de confiance. Je dirais qu’aujourd’hui, il était important de mettre la voiture devant, parce que je pense que nous avons un rythme de course très solide, comme d’autres d’ailleurs. Mais je suis confiant sur notre rythme en course et je pense que nous pouvons nous battre à l’avant pendant les six heures. Aujourd’hui, le gros travail a été de nous mettre en bonne position et demain je crois que nous pouvons faire une belle course. »

Aston Martin, premier outsider

 

Comme le souligne Alex Lynn, plusieurs constructeurs ont affiché un rythme de course soutenu en essais libres. Un quatuor se dégage clairement : Cadillac, Alpine, Peugeot et Aston Martin. Cette dernière, grâce à la Valkyrie n°009, signée Marco Sørensen, s’est hissée en troisième position sur la grille — meilleur résultat pour la firme britannique cette saison. L’équipage (avec Alex Riberas) s’élancera bien mieux que la n°007, seulement 11e.

« On ne peut qu’être contents de notre position en qualifications, et ça nous place maintenant dans une situation où on peut vraiment se battre avec les autres. Et je crois que c’est l’essentiel pour nous : on est devant maintenant, ce qui n’a pas été le cas dans la plupart des autres courses, où on partait plus loin. Et là, c’est difficile de réagir aux stratégies des uns et des autres pendant la course. Donc je dirais qu’on s’est mis dans une… dans une bonne position maintenant, et il ne reste plus qu’à en profiter et tout préparer pour demain. La voiture a montré un très bon rythme, même à COTA, et cette course à COTA a clairement été l’une de celles qui ont donné un coup de boost à tout le programme. On se rapproche au moins, et si on peut garder cette dynamique, alors je pense qu’on peut obtenir un bon résultat demain. »

Peugeot dans le bon wagon

 

Comme Aston Martin, Peugeot bénéficie d’une Balance de Performance favorable qui permet à la 9X8 n°93 de se hisser aux avant-postes. Mikkel Jensen a parfaitement joué sa carte avec le quatrième chrono de l’Hyperpole :

« Des qualifications assez compliquées. On sait que sur la séance de qualifications, le premier objectif est de finir dans le top-10 pour passer en Hyperpole. Alors il faut pousser tout en restant “safe”. En Hyperpole, je n’ai pas réussi à mettre mes pneumatiques en régime au bon moment pour en tirer le maximum de performance. J’aurais pu faire P2 ou P3. Nous sommes dans le top 5 cela nous permettra sûrement d’éviter d’éventuels accrochages dans le peloton au départ, c’est le principal. »

 

Porsche : un rythme de course encourageant

 

Le bilan est pour le moins mitigé pour Porsche Penske Motorsport, qui joue le titre constructeurs mais voit son plus proche rival Cadillac verrouiller la première ligne. La Porsche n°5 termine 7e avec Julien Andlauer, tandis que la n°6, pilotée par Kevin Estre, s’élancera depuis une lointaine 17e place :

« Je pense que c’est la pire qualification de ma carrière, ou en tout cas la pire de ma carrière en WEC. Non, il en manque un petit peu dans la voiture, j’ai pas très bien roulé, ça s’est mal goupillé, je pense qu’on n’a pas fait une bonne séquence, on a poussé un tour, on a ralenti, on a essayé de repousser, le grip était jamais là, quand je regarde la qualif de Julien, il est arrivé à pousser trois tours à la suite. C’est sûr qu’en termes de long run, on a tendance à être pas trop mal. On n’est pas au niveau de la Cadillac, il y avait une Aston qui était très rapide, et les Peugeot qui ont tendance à être vite aussi. Mais on est dans le bon wagon. »

Ferrari joue les seconds rôles

 

En quête des titres pilotes et constructeurs, Ferrari s’élancera 6e au mieux avec la n°51, tandis que la n°83 termine 10e et la n°50, 15e. Un résultat d’ensemble en demi-teinte, et des performances en essais libres jugées inférieures à la concurrence. Malgré tout, Antonio Giovinazzi tire le positif :

« C’est le meilleur résultat que nous pouvions espérer. La position de départ est bonne et notre rythme de course est plus compétitif que celui sur un tour sec. L’objectif pour demain est donc de rester dans les points et, si possible, de gagner quelques positions par rapport à aujourd’hui. »

Toyota impuissant et résigné

 

N’allez pas croire qu’une huitième place sur la grille pour la GR010 Hybrid n°8 soit un motif d’espoir pour Toyota. À 8 dixièmes de la pole, et avec la n°7 seulement 14e, la frustration est palpable dans le clan japonais. Le directeur technique David Floury ne cache pas son amertume :

« Bilan mitigé, je pense qu’on est à la bagarre avec Ferrari et Porsche. Je pense que c’est à peu près les seules références qu’on peut avoir. Pour le reste, je n’ai pas de commentaire à faire. C’est assez difficile de rester motivé quand on est dans cette position, on est toujours cantonné au milieu de tableau et qu’on n’a jamais aucune chance et que ce n’est pas juste sur notre mérite ou sur notre absence de mérite. »

Alpine mise sur son rythme de course

 

Le bilan est contrasté chez Alpine avec la 9e place de la n°35 (Charles Milesi) contre une seizième place pour la n°36(Frédéric Makowiecki). Les deux pilotes évoquent une voiture cohérente en long relais mais encore loin sur un tour :

Frédéric Makowiecki : « C’est décevant, soyons clairs. On a pu voir que l’on était compétitif sur les longs relais. Par contre, on l’est pas du tout sur un tour. Maintenant, à nous de comprendre. C’est-à-dire que ce n’est pas une fin en soi. Je pense qu’à certains moments, on a déjà vu depuis le début de l’année qu’en fonction des conditions, on est plus ou moins en difficulté en qualif. Donc maintenant, à nous de vraiment être capables de mettre nos doigts sur ce qu’il faut faire. C’est à nous de travailler, c’est à nous de comprendre. »

Charles Milesi : « Autant avec le gap qu’il y avait en FP, on s’est dit on n’est pas trop mal. Mais là, on se prend 9 dixièmes donc c’est un petit coup de massue quand même. Mais je pense que c’est un peu la même pour tout le monde, à part les deux Cadillac. Mais non, après, on sait qu’on a un bon rythme de course demain. »

LMGT3 : Aston Martin et McLaren à la fête, Lexus déchante

Aston Martin : une collaboration bien huilée

 

Deux voitures se démarquent depuis le début du week-end en LMGT3 : l’Aston Martin Vantage AMR et la McLaren 720S Evo. Le duo McIntosh / Barrichello signe une deuxième pole cette saison, aidé par une stratégie d’aspiration bien orchestrée.

« Tony (McIntosh) a fait un super boulot pour nous amener en Hyperpole, et j’étais content de pouvoir signer moi aussi un bon tour. Nous manquions un peu de vitesse de pointe, donc il fallait être malins dans la séance d’Hyperpole. L’équipage de la n°27 a eu la gentillesse de collaborer avec nous en nous donnant l’aspiration : deux tours pour eux et deux tours pour nous. Ça a parfaitement fonctionné avec deux Aston Martin dans le top 4 ! Demain, je pense que nous avons une voiture solide. Tony a été excellent, j’ai fait ma part et Val assure toujours, donc je suis confiant sur notre capacité à nous battre pour un bon résultat. »

McLaren : performance et ambition

 

Les McLaren n°95 et n°59 suivent de près. Sébastien Baud, troisième sur la grille, reste concentré sur la gestion des pneus :

« On avait fait un gros travail pour améliorer notre secteur 3, là où on pêchait un petit peu jusqu’à présent. On a beaucoup roulé avec des pneus frais, un peu moins usés. C’est peut-être ce qui explique la tendance en essais libres. Mais on voit une grosse dégradation sur le pneu quand même. Même si le temps est un peu plus clément. Mais il va falloir faire attention à bien gérer son pneu. Et après, on verra où on se situe. Mais l’objectif, c’est clair qu’on veut aller chercher une victoire. Pour nous, la 59. »

Déception dans le clan Lexus

 

Le week-end à domicile avait bien commencé pour Lexus, mais les qualifications ont été décevantes. Les RC F LMGT3n°78 et n°87 ne feront pas partie du top 10. Arnold Robin, pilote de la n°78, ne masque pas son désarroi :

« Non, très frustrant, parce qu’on ne s’attendait pas à être là. On savait que ça allait être compliqué, mais on se voyait rentrer en Hyperpole. Et surtout, le plus frustrant, c’est que je suis très, très, très content du tour que j’ai fait. On ne s’attendait pas à ce que la piste soit si chaude à ce moment-là, mais le soleil s’est remis à taper. Et puis, ce qui, pour nous, en voiture plus lourde, dès qu’il fait un petit peu plus chaud, la piste devient un peu plus glissante. On a beaucoup de dégradations dans le troisième secteur qui est très contraignant pour les pneus. Si demain, on a de la pluie, on rebat les cartes parce que là, dans ces conditions, on ne rattrapera pas le retard. »

Passionné de sport auto depuis toujours⎥Journaliste depuis 2018⎥Rédacteur en chef d'Endurance24
À propos de l'auteur, Florian Defet

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