Laurents Hörr a passé un cap cette année en intégrant IDEC Sport et en étant en mesure de sa battre pour la victoire au général en ELMS. Il a aussi disputé ses 2e 24 Heures du Mans toujours avec la structure française, aux côtés de Paul-Loup Chatin et Paul Lafargue (Oreca 07 n°28). Il s’est confié à Endurance24 sur son début de saison et sur son avenir en prototype.
Revenons dans un premier temps sur Le Mans. Comment s’est déroulée la course pour vous ?
« C’était un très bon week-end dans l’ensemble. L’événement dans son ensemble était agréable parce qu’il s’agissait du centenaire de la course. Il y avait beaucoup de monde, ce fut un week-end formidable du point de vue du public. Côté pilotes et équipe, c’était très bien. Paul-Loup a fait la pole position, cela a donné un vrai coup de boost à toute l’équipe. En course, nous n’avons pratiquement pas commis d’erreurs et avions de bonnes chances de monter sur le podium. Mais, il y a eu cette crevaison à deux heures de la fin. Nous ne savons pas vraiment pourquoi, c’était un nouveau train de pneus et cela est arrivé dans mon tour de sortie, un peu bizarre et très décevant. Cela aurait été mon deuxième podium d’affilée au Mans, ce qui aurait été très bien. Cela m’a un peu brisé le cœur, mais le point positif est que nous avons fait du bon travail. Nous terminons sixième dans une catégorie qui comprenait plus de 20 LMP2. J’ai été le meilleur pilote allemand au classement général. Bien sûr, certains pilotes d’Hypercars n’ont pas terminé la course ou ont commis des erreurs, mais mon rythme de course était bon. Je suis toujours triste de ne pas avoir reçu le trophée, mais je suis content de la course, de son déroulement et de ma performance. »
Désormais, vous vous concentrez pleinement sur l’ELMS. Une seule manche a été disputée et vous avez fini 6e au général, 3e des LMP2 à Barcelone. Le titre est votre objectif ?
« Je pense qu’il est un peu trop tôt pour parler du titre, mais nous avons vu à Barcelone que nous étions capables de faire un bon résultat, même si nous avons eu quelques problèmes au début. Cette première manche a été très positive pour moi, cela m’a donné beaucoup de motivation pour toute l’année surtout lorsque vous commencez avec une nouvelle équipe et dans une nouvelle catégorie. Il est bon de voir que l’écurie et vous avez fait du bon travail pendant l’hiver et que vous êtes dans le coup. Maintenant, nous allons essayer de rester dans le match et de voir comment nous nous en sortirons. »
Comme vous l’avez mentionné, vous faites partie d’une nouvelle équipe, française, avec deux nouveaux coéquipiers. Comment ça se passe ?
« C’est bien sûr différent de DKR Engineering parce que j’y étais depuis longtemps, je connais tout le monde donc c’était très facile. Attention, cela ne signifie pas que c’est difficile ici. Je connais Nicolas Minassian depuis de nombreuses années, c’est l’une des raisons pour lesquelles je suis ici. J’ai également entretenu de bonnes relations pendant toutes ces années avec Paul-Loup et Paul, et nous travaillons très bien ensemble comme le montrent nos performances. J’essaye de faire le meilleur travail possible. Paul-Loup est très en forme, il réalise l’une de ses meilleures saisons depuis des années comme le démontre sa pole position aux 24 Heures du Mans. Paul aussi a été très fort à Barcelone et au Mans. Je suis donc très heureux que nous ayons créé une synergie et que nous travaillions ensemble en tant qu’équipe pour obtenir un bon résultat, sans travailler les uns contre les autres de quelque manière que ce soit. »
Apprenez-vous de Paul Loup (Chatin) ?
« C’est très cool avec Paul-Loup parce que nous travaillons vraiment ensemble, y compris sur notre pilotage. Ce n’est pas une histoire de moi, je regarde ce qu’il fait ou ses données en permanence. Nous regardons les données de l’un et de l’autre, parfois, tous les deux et essayons de voir qui est le plus rapide. À ce moment-là, nous analysons comment nous pouvons les mettre ensemble. Je trouve cela très positif que quelqu’un réponde à certaines de mes questions. Je n’en ai pas beaucoup car nous sommes proches l’un de l’autre, mais parfois je gagne un dixième, parfois il en gagne un et c’est très bien. »
C’est un peu particulier, nous n’en sommes qu’à la deuxième manche, mais pour le WEC et l’IMSA, c’est plus de la moitié de la saison. Pensez-vous déjà à la saison prochaine ?
« Bien sûr, c’est une situation étrange, une seule manche disputée et nous avons la pause estivale. Avec mon manager, nous avons entamé des discussions avec plusieurs personnes au Mans pour montrer que nous voulons aller de l’avant. Je suis très heureux d’être là où je suis. Je n’ai pas besoin de partir, je n’ai aucune motivation à le faire. Si je peux rester un an de plus à ELMS, j’en serai ravi, car je sais que c’est l’un des meilleurs endroits où je puisse être. D’un autre côté, je veux aussi faire partie de l’IMSA en 2024 pour continuer à progresser et montrer mon potentiel. Il en va de même pour l’Asian Le Mans Series. Je veux y être à nouveau et j’essaie, mais aussi d’établir des contacts avec les constructeurs pour aller en Hypercar. »