A l’aube du coup d’envoi des hostilités à Portimão, théâtre de la deuxième épreuve du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, Jean-Eric Vergne s’est montré rassurant quant aux chances de voir le « Lion » se relever après la déconvenue américaine. Entretien avec le Français de la 9X8 n°93.
Quelles sont les bonnes nouvelles ?
« C’est la première fois que je vois les ingénieurs relaxés. Cela est très significatif. Avant même de débuter à Sebring, il y avait des difficultés sur pas mal de petites choses, ils faisaient quasiment des nuits blanches et ils étaient tous sous pression. Tout a l’air de bien aller à partir du moment où nous avons fait le shakedown des voitures jusqu’à notre arrivée ici. Pour le moment, je dirais que c’est une bonne nouvelle. »
Dans quel état d’esprit êtes-vous en arrivant au Portugal ?
« Je pense que nous arrivons avec des objectifs réalistes qui nous permettront de partir d’ici en étant satisfaits. Nous n’arrivons pas ici en nous disant qu’on va gagner et battre les Toyota et les Ferrari. Ce serait irréaliste. Nous avons beaucoup de travail à faire avant cela, en termes de fiabilité et de performance. Je suis assez confiant quant au fait que la performance soit bien meilleure qu’à Sebring. C’est un circuit tellement atypique que nous avons eu beaucoup de mal à faire fonctionner la voiture. Tout ce qui pouvait mal se passer s’est mal passé. A Portimão, nous aurons une vision plus claire de notre niveau de performance. L’équipe a énormément travaillé sur l’amélioration de la fiabilité. »

© Nico Deumille
Quel est l’objectif du week-end ?
« C’est très clairement de se rapprocher des meilleurs et de réussir à faire une course sans problème. Si nous arrivons à nous rapprocher et que nous réalisons une course sans problème de fiabilité, nous aurons fait un grand pas en avant. Nous pourrons dire qu’on aura fait un bon week-end. »
Si Portimão se passe mal, est-ce que cela signifierait déjà que les 24 Heures du Mans seraient perdues d’avance ?
« Je ne suis pas pessimiste au point de dire que si nous avons des problèmes durant cette course, nous n’aurons aucune chance pour les 24 Heures du Mans. Je n’y crois pas une seconde. Nous avons roulé sur ce circuit, nous le connaissons bien et nous aurons une bien meilleure idée de la performance de la voiture. »

© Nico Deumille
Quand pensez-vous pouvoir jouer aux avant-postes ?
« Je suis persuadé qu’un jour, nous aurons la voiture pour gagner des courses. Quand ? Je ne peux pas le dire. L’équipe se construit pour se battre pour gagner des courses. Nous y arriverons. »
L’enjeu de la performance est-il plus important que la fiabilité ce week-end ?
« Les deux sont importants, mais si on me pose la question, je préfère me battre avec Toyota et Ferrari durant deux heures et ensuite abandonner sur casse mécanique, que de faire toute la course et d’être à une seconde des Toyota toute la course. Je pense que la performance est plus difficile à obtenir que la fiabilité, mais elle est aussi plus gratifiante car elle nous permet de nous battre avec les meilleurs et de progresser plus rapidement. Toutes les pièces qui ont cassé dans le passé, nous les avons réparés et elles ne cassent plus. J’aimerais qu’on fasse des courses sans rien casser, mais c’est aussi en cassant des pièces qu’on les change et qu’elles ne cassent plus à l’avenir. Nous mangeons notre pain noir en ce moment, mais nous sommes tous très motivés, j’ai foi en cette équipe et ça va fonctionner. »