À peine un an après ses débuts en endurance, Esteban Masson est de retour à Bahreïn pour clore sa première saison complète dans la discipline. En discussions pour la saison prochaine, le jeune pilote est déjà promis à un avenir prometteur.
Après avoir découvert le WEC et l’endurance aux 8 Heures de Bahreïn en 2023, le champion de France F4 2021 a laissé derrière lui la monoplace pour se lancer dans un double programme ELMS/WEC en GT, au volant de la Ferrari 296 LMGT3 de Kessel Racing sur la scène européenne et de la Lexus RC F LMGTE3 d’Akkodis ASP à travers le monde.
À seulement 20 ans et, en dépit de son statut de rookie, le jeune homme, qui peut compter sur le soutien de son coach Didier André, attire déjà les convoitises. Et pour cause : avec deux victoires et le titre honorifique de vice-champion LMGT3 en ELMS, un top 10 pour ses premières 24 Heures du Mans assorti du meilleur temps en course parmi les six pilotes Lexus, il a de sérieux atouts à faire valoir.
De quoi susciter l’intérêt, entre autres, de Toyota, qui lui offrira l’opportunité de découvrir l’Hypercar GR010 Hybrid ce dimanche lors du rookie test. « C’est bien, comme je le disais, de continuer à tisser les liens avec Toyota. J’ai la chance de me voir accorder un premier test en Hypercar même pas un an après avoir débuté en endurance, je suis extrêmement content d’avoir l’opportunité de conduire la meilleure voiture qui soit en endurance. Et en plus, chez Toyota, le plus gros constructeur automobile mondial, » nous a-t-il confié.
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« C’est juste une chance exceptionnelle. Je pense qu’il faut la saisir. J’ai hâte, et la volonté de faire bien les choses. Je pense que j’ai tout ce qu’il faut pour bien faire, apprendre au maximum de cette journée et puis voir comment cela se passe. J’ai fait une demi-journée au simulateur, j’ai fait mon siège tranquillement à l’usine et j’ai hâte d’y être. »
Alors qu’il a récemment découvert le pilote d’une LMP2 chez Cool Racing, au Rookie Test de l’ELMS, Esteban va donc franchir une nouvelle étape, avec la sérénité et le pragmatisme qui le caractérisent. « Je n’ai aucune pression, juste faire mon boulot, faire ce que je sais faire et voir ce que ça donne. Rien de plus, rien de moins. Je n’ai « aucune » expérience en endurance. Quand je regarde un peu par rapport à toutes les personnes autour de moi avec qui j’ai pu conduire cette année… C’est vrai que moi, je débute, je suis un rookie. J’ai fait qu’une année de GT, je n’ai absolument jamais roulé en proto. J’ai fait ma première journée en LMP2 à Portimão, le dimanche suivant la course, et j’ai la chance d’accéder à l’Hypercar. C’est juste incroyable. Je suis hyper reconnaissant envers toutes les personnes qui ont pu faire que ça arrive. Je pense que j’ai réussi à faire un bon job cette année. C’est juste du bonheur de profiter de tout ce qui se passe parce que c’est rare qu’il y ait autant de bonnes choses qui arrivent et que tout se passe bien. »
Il s’apprête également à découvrir une voiture sophistiquée, où le pilotage n’est qu’un des nombreux facteurs clés à maîtriser… « Le plus difficile, ça va être de gérer toutes les procédures en plus du pilotage. C’est vraiment sur cet aspect que ça va être un nouveau palier à franchir. J’ai eu la chance de faire un passage au simulateur à l’usine et de rencontrer les ingénieurs et les mécaniciens. C’était l’occasion de commencer à travailler avec l’équipe, même si je les connaissais déjà, car nous sommes dans les box voisins lors de toutes les courses du WEC.
Maintenant, mon travail consiste à réviser toutes les fonctions de la voiture pour être prêt à faire mon maximum lors du rookie test à Bahreïn. Mon objectif est de montrer ce dont je suis capable, de prouver que je peux m’adapter à différents types de voitures, et de commencer à faire un bon travail. »
Avant de se concentrer sur ses premiers tours de roues dans la catégorie reine de l’Endurance, le jeune homme va terminer la saison WEC au volant de la Lexus RC F LMGT3 n°87/Akkodis ASP qu’il partage avec Takeshi Kimura et José Maria Lopez « En début de saison, on savait que ce serait compliqué avec une voiture nouvelle dans le championnat, un modèle assez ancien (première saison en 2017. Ndlr) et une équipe qui découvrait aussi cet environnement. Avec les nouvelles réglementations, comme les capteurs de couple, on s’attendait à des défis de taille. Mais on a travaillé dur et on s’est nettement améliorés au fil des courses. L’équipe et moi avons fait du bon boulot cette année.
Pour Bahreïn, on va essayer de rester constants, de faire notre travail comme d’habitude. Tant qu’on fait de notre mieux, on n’aura pas de regrets. Finir les 24 Heures du Mans avec deux voitures dans le top 10, surtout avec une voiture de 2017, pour la première saison de la Lexus en WEC, c’est déjà un bel accomplissement. Maintenant, l’objectif reste de marquer des points. Je n’ai pas de but précis en termes de résultats, ni d’attentes particulières. On verra ce que ça donne. »
Cette première saison en Endurance ouvre de nouvelles perspectives à Esteban Masson. Des programmes ambitieux sont sur la table pour 2025, notamment avec sa nouvelle catégorisation FIA en tant que pilote Gold.
« C’est très encourageant de voir autant d’opportunités se présenter et que l’on reconnaisse ce que je peux apporter sur la piste. J’ai beaucoup dit que la F1, c’est mon rêve, mais mon but et mon objectif principal, c’est de devenir pilote professionnel. Ce sont des énormes pas en avant que j’ai pu faire cette année envers cette direction-là. C’est vraiment un objectif de vie de pouvoir vivre de cette passion-là. Les opportunités qui sont arrivées cette année vont dans cette direction et j’en suis très content. »
LMP2, GT3, ou même un retour en monoplace ? Esteban Masson sera quoiqu’il arrive présent sur la grille de départ la saison prochaine.