Gaël Julien se fait remarquer depuis le début de la saison ELMS grâce à sa pointe de vitesse. En lice pour le titre LMP3 dans la série européenne avec l’équipe britannique RLR M Sport (Ligier JS P320 n°15), le jeune pilote franco-malgache a les dents longues et a soif de victoires. Endurance 24 est allé le rencontrer avant la finale de Portimão.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?
« Je suis né en Indonésie, de parents français et malgache. J’ai roulé un peu dans les championnats nationaux, puis les championnats d’Asie. J’ai fait un peu de Kart en Europe aussi, en Karting Academy Trophy, un peu de Championnat du Monde et d’Europe. J’ai déménagé au Mans à l’âge de 14 ans pour rejoindre la FFSA Académie et j’y ai passé deux ans. J’ai fait un an de Formule 4 Française et un an de F4 Espagnole. Depuis l’année dernière, je roule en LMP3 chez RLR. »
Comment se passe cette saison ELMS ?
« C’est ma deuxième année avec la même équipe RLR M Sport. Je connaissais déjà toute l’écurie et le fonctionnement. On a un nouvel équipage cette année avec Michael Jensen et Nick Adcock. Ce sont deux pilotes qui travaillent très régulièrement ensemble, ils se connaissent très bien et c’est un grand avantage pour l’équipe. Pour ma part, j’ai adhéré à leur duo, ça a été très facile parce qu’ils se sont beaucoup investis. Avec l’aide de Franck (Larue), notre ingénieur, on a une bonne cohésion et tous les trois, on travaille bien ensemble. On a une facilité à se comprendre et ça aide à améliorer la voiture et nos performances. »

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« Depuis le début de l’année, on a cette vitesse qui nous permet quasiment toujours d’accéder au podium. »
Et de votre côté, une belle pointe de vitesse avec des pole positions !
« Cette année, on a 50% de pole position jusqu’à présent, c’est le plus de toute la grille. C’est simplement un reflet de notre travail et nos efforts continus depuis le début de l’année. On commence par Barcelone où on fait une P3 au qualif et P4 en course avec un peu de déception parce que les Safety Cars n’ont pas joué à notre faveur. Depuis le début de l’année, on a cette vitesse qui nous permet quasiment toujours d’accéder au podium. Les aléas de la course font que de temps en temps, on y est, parfois, on n’y est pas, mais sur le papier, on devrait toujours y être. On a concrétisé au Castellet en faisant un week-end parfait en signant la pôle et la victoire. A Imola, on fait P3 en essais et on termine quatrième encore avec des Safety Cars, mais on devait être normalement en train de se battre pour la gagne. A Spa, on décroche une nouvelle pole, on était en lutte pour la victoire jusqu’à la fin mais malheureusement, nos calculs d’essence n’étaient pas bons et on a dû rentrer à trois tours de la fin pour remplir le réservoir. Ça nous a coûté un podium, on finit quatre. Au Mugello, on se qualifie 7e et on finit 2e en course. On est troisième au championnat, à deux points du leader. Tout est jouable lors de cette finale de Portimão, on ne va rien lâcher. »
Quelle sera la suite pour vous ?
« Après deux ans en LMP3, la suite logique dans les échelons pour arriver en haut de l’endurance serait le LMP2. Je ne me ferme aucune porte, je sais que je vais rester Silver l’année prochaine et le marché des Silver étant ce qu’il est, je suis plutôt bien coté. Le LMP2, c’est une option, mais il y a beaucoup d’autres opportunités comme le GT3, d’autres championnats ou d’autres courses où on a besoin d’un Silver. Je suis ouvert à un peu tout. En tant que jeune pilote, un des atouts à avoir est la possibilité de s’adapter rapidement. Je ne me fixe pas comme objectif de piloter telle voiture l’année prochaine. Ce qui arrivera, arrivera. De toute façon, j’ai la confiance que peu importe l’auto, je serai performant. Je ne me pose pas plus de questions. »

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« J‘ai déjà des contacts avec des équipes LMP2 pour l’année prochaine ! »
Vous n’allez pas donner le nom d’équipes, certes, mais est-ce qu’il y a déjà au moins quelques contacts avec des équipes LMP2 du plateau ELMS pour l’an prochain ?
« Oui, tout à fait. Quand on regarde le plateau de LMP3 cette année, au niveau des pilotes Silver, je me démarque un peu. Les équipes en LMP2 et autres part regardent ce championnat donc j’ai déjà des contacts pour l’année prochaine. On verra en fin de saison comment ça va se dérouler, mais des options existent !»
Vous avez parlé de pyramide de l’Endurance et tout en haut il y a l’Hypercar. Le championnat WEC et cette catégorie sont des choses qui vous font rêver on imagine ?
« Oui, c’est un rêve d’enfant, le championnat du monde d’endurance, les 24 Heures du Mans, une course tellement iconique, légendaire. J’ai passé deux ans au Mans, juste à côté du circuit, à la FFSA Academy, je côtoyais ce tracé quotidiennement. Ca me fait rêver un peu et peu à peu, on s’en rapproche. Que ça soit par le prototype ou même par les GT car, comme je dis tout à l’heure, le GT3 peut être une option. Le pilote Silver est une obligation en WEC, ça peut aussi une voie. Mais dans tous les cas, les 24 Heures du Mans, c’est un objectif et peu importe la catégorie au final ! »

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Vous restez un jeune pilote (19 ans). Est-ce qu’il y a encore des points sur lesquels, au niveau de ton pilotage, vous avez encore besoin de progresser ?
« Partout, au final, car je n’ai pas encore énormément d’expérience, même si j’ai une capacité à m’adapter plutôt rapidement à tout ce que je conduis. J’ai peut-être ce talent, mais il reste à peaufiner. C’est l’expérience qui va faire que je vais m’améliorer au fil de ma carrière. Ca passe par le nombre de courses que je fais, on ne peut pas griller les étapes, chaque chose en son temps. L’ELMS est à la fois une bonne plateforme pour me montrer, pour briller, pour l’avenir, mais aussi une très bonne opportunité d’apprendre toutes ces bases d’endurance, le trafic, la gestion des pneus et de l’essence… »

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