François Heriau est devenu ce samedi le premier Français vainqueur d’une manche LMGT3 en WEC. Sans trop encore réalisé ce qui lui arrivait, il a livré, à chaud, ses impressions sur cette victoire et sa saison à Endurance24.
Comment ça s’est passé votre début de ta course ?
« Le début s’est plutôt pas trop mal passé. Je m’étais dit que je n’attaquerai pas trop pour ne pas trop perdre de temps. Je voulais essayer de m’échapper un peu avec les McLaren, ce qu’on a à peu près réussi à faire. Je partais avec mes pneus de qualif alors que tout le monde autour de moi avait des pneus neufs, je savais qu’il fallait que je les gère un peu car je partais pour un double relais. J’ai vu que j’aurais un peu de mal à doubler les McLaren, j’ai alors gardé un écart pour essayer de conserver mes gommes et j’ai géré comme ça. Beaucoup de Bronze n’ont fait qu’un simple relais parce qu’il faisait assez chaud puis laissaient la place aux Pros. J’ai réussi à maintenir le rythme quand même avec des Silvers. Le job était fait. On avait sauvé déjà une bonne partie des pneus et, puis, je suis remonté dans l’auto un peu plus tard avec des pneus neufs, il faisait plus frais. Encore une fois, j’étais dans le rythme des Silver, j’étais plutôt content de ce que je faisais et j’ai réussi à bien garder les pneus à chaque fois pour mes coéquipiers. »
Et après, ça s’est joué à la fin avec Alessio Rovera…
« Le plan ‘était d’avoir trois sets de pneus neufs pour les trois derniers relais ce qu’on a réussi à faire. En plus, le safety car nous a clairement aidé, c’est sûr. On met des enveloppes neuves. Simon (Mann) part pour son dernier relais et double Davide Rigon, il était super bon. Ensuite, Alessio est parti, a doublé quatre ou cinq voitures pour se retrouver premier. Sa fin de relais était un peu moins vite que la Corvette qui finit par le doubler. A la fin, les gars ont fait un dernier pit stop de dingue, cinq secondes plus vite que la Corvette. Alessio a managé son écart de 5 à 7 secondes jusqu’à la fin. »
Pas toujours très chanceux dans l’année, vous finissez sur une belle victoire…
« C’est sûr qu’on est toujours passé pas loin. On était toujours bien placé, mais jamais sur le podium. Il y avait toujours un petit couac qui venait nous empêcher de le faire. Là, on a fait le job, c’était un peu plus de notre côté. C’est plutôt bon à prendre et, de repartir pour la pause hivernale avec le plein de confiance, est de bon augure pour la suite. »
Vous avez débuté par le Funyo puis le VdeV avant de passer en ELMS. Quelle est la sensation du chemin parcouru avec maintenant une première victoire WEC ?
« J’avoue que j’ai un peu de mal à réaliser ce que je fais à chaque fois. J’ai toujours l’impression d’être un ovni au milieu du paddock, d’être un peu là par hasard. Après, je ne fais pas de complexe d’infériorité, je travaille. J’ai commencé à un certain niveau début de l’année et puis j’ai bossé pour progresser et arriver à faire ça. Finir sur trois top 4 en qualifs, dont une pole (à Fuji) et maintenant une victoire, je trouve que c’est pas mal pour une première année en GT, en championnat du monde. »
Et inscrire votre nom sur les tablettes du WEC en tant que vainqueur ?
« C’est plutôt sympa, oui. Mes collègues de la Funyo de l’époque, m’écrivent encore des messages. C’est sympa, c’est cool ce beau parcours… »
Quelle sera la suite pour vous en 2025 ?
« On va dire qu’il y a des choses qu’on a bien faites en fin d’année, mais on va essayer de faire une bonne saison complète en 2025. L’idée est de repartir… »
Même voiture, même équipe et mêmes coéquipiers…
« Ce serait l’idée, on espère partir avec ça ! »