Filipe Albuquerque va disputer une nouvelle saison WEC. Si son Oreca 07 n°22 United Autosports qu’il partage avec Phil Hanson et Frederick Lubin est championne, le Portugais ne le sera pas car il va laisser la place à deux reprises pour clash de date avec l’IMSA. Cela ne l’empêche pas d’avoir toujours autant faim de victoires…
Comme une dizaine de pilotes, Filipe Albuquerque a eu un Super Sebring chargé avec à la fois l’IMSA via les 12 Heures de Sebring (abandon) et le WEC avec les 1000 Miles. Le fait de faire deux courses sur un même meeting reste toujours une vraie épreuve « C’est difficile, j’avoue. Cela avait déjà commencé en 2014 avec Audi d’un côté et une LMP2 de l’autre. Ce fut encore pire en 2016 avec, en plus, des courses de GT. Quand vous avez différents programmes comme cela, cela demande beaucoup de discipline. J’ai la chance de pouvoir m’adapter à n’importe quel type de voiture rapidement. L’an dernier, ici, j’avais déjà eu ce genre de dualité entre l’Oreca et la DPi. Cette année, je trouve cela un peu plus difficile. En GTP, le cockpit est vraiment différent des LMP2 et il y a aussi tous ces systèmes embarqués. Cela demande un peu de temps de passer de l’une à l’autre, pour ma part, je dirais quatre ou cinq tours. »
Lors de cette première manche de la saison, tout s’est bien passé pour le trio avec une belle 2e place en LMP2 lors de ces 1000 Miles de Sebring WEC. « Le départ a été très difficile avec une erreur de Freddie au stand… c’est sa première course en WEC, c’est comme cela. Ce qui nous définit, c’est la façon dont nous revenons et dont nous gérons la situation. Aujourd’hui, United Autosports était dans sa propre ligue. Nous avons pu voir la n°23 dominer complètement cette course, mais malheureusement ils ont eu un souci vraiment inhabituel (avec une caméra cassée). Ensuite, nous nous sommes battus, mettant tout le monde à la limite parce que nous sommes revenus dans le match sans voiture de sécurité. Ce n’était que de la vitesse pure. La voiture était tout simplement brillante, cela aurait dû finir en doublé aujourd’hui.» Cependant, une bonne nouvelle est venue encore plus réjouir l’équipage.« Nous sommes en tête du championnat parce que la voiture qui a gagné (Oreca n°48 Hertz Jota) n’est pas engagée à la saison (donc la n°22 prend les points de la victoire , ndlr). À la fin de la journée, nous devons donc être fiers de ce que nous avons fait et heureux du résultat que nous avons obtenu.»

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SI la « victoire » est au rendez-vous au niveau des points, on sent cependant l’équipe United Autosports (et l’Oreca 07 n°22) un peu moins dominatrice que par le passé où l’écurie avait raflé les titres WEC / ELMS la même année ainsi que les 24 Heures du Mans en LMP2. L’homme de Coimbra au Portugal nous explique les raisons de ces moins bons résultats face à des compétiteurs comme WRT, Jota ou Prema Racing. « Il est vrai que l’on peut dire que nous avons moins gagné ces derniers temps. Parfois, on manque aussi un peu de chance comme au Mans l’an dernier où on est un peu hors course dès le premier virage après le départ !Mais surtout, à mon avis, cela se joue plus au niveau du Silver, mais je ne veux blâmer personne, soyons bien clair avec cela. Prenons l’exemple de Fabien Sherer. Avec lui, on a gagné très facilement les deux premières manches WEC. Si je prends la saison 2022, le top 3 en LMP2 (au niveau des équipages) était composé de deux Platinium et un Silver. Phil fait du super boulot, mais il est Gold. Depuis un an, le niveau est encore plus élevé avec des pilotes Platinium se trouvant dans les mêmes dixièmes. C’est ultra compétitif et chaque détail compte. On est donc toujours à la recherche du Silver « parfait ». Je pense que Phil était parfait quand il avait ce statut et j’ai gagné tous ces titres, toutes ces victoires avec lui. Il était l’élément clé, certes avec mon aide, mais il était essentiel car il faisait la différence avec les autres Silver. Depuis, il est passé Gold et quand le duo Filipe Albuquerque / Phil Hanson font face à face à des Will Stevens / Antonio Felix da Costa (Jota), c’est plus compliqué. J’adore Phil, mais il est un petit peu en dessous (par rapport à un Platinium ndlr). Il continue de progresser, je pense qu’il a encore passé un cap cette année.
Ce n’est pas facile vous savez. Quand vous êtes Silver, tout le monde vous aime : vous êtes rapide, c’est super, vous faites une erreur, on vous dit que ca va aller. Etre Gold représente plus de responsabilités, plus de pression. Mais la marche suivante, celle de Platimuim est encore plus dure, la pression est totale. Il faut complètement sortir de votre zone de confort, aligner des très bons temps au tour sans accident ni erreur. On se rappelle de Phil à Spa l’an dernier faisant un erreur sous la pression d’une Toyota. Ce sont ces moments cruciaux qui font la différence entre Gold et Platinium. Au lieu de finir 2e, on est 5e. Je pourrais vous citer d’autres courses où on aurait dû gagner ou monter sur le podium et ce ne fut pas le cas. »

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