Pour commencer, un peu d’histoire !
Les courses au Mugello ont d’abord eu lieu sur route de 1920 jusqu’en 1970. Le circuit faisait alors 66.2 km. Puis il a été décidé de créer un « vrai » circuit. Le tracé actuel a été construit en 1973 et inauguré l’année suivante. Il mesure 5,245 km de long, avec 15 virages. Le record en course est détenu par Lewis Hamilton en 1’18’’833 au volant de la Mercedes W11 lors du Grand Prix de Toscane de Formule 1 le 13 septembre 2020. Il faut savori que « l’Autodromo Internazionale del Mugello » appartient à la Scuderia Ferrari qui l’utilise pour les essais de F1. Il accueille surtout le Grand Prix d’Italie MotoGP. Valentino Rossi, multiple champion du monde, l’a remporté à sept reprises entre 2002 et 2008, plus que tout autre pilote.
L’ELMS et le Mugello
Depuis jeudi et les essais collectifs, la plupart des pilotes apprennent la piste et semblent tous ravis de leurs premiers pas. « A rouler, c’est vraiment beau » avoue Grégoire Saucy, pilote de l’Oreca n°29 Richard Mille by TDS. « Pour ma part, j’adore les virages rapides, donc ici, entre la sortie du n°6 et le virage 9, je me régale. C’est très plaisant, il y a pas mal de dénivelés, c’est sympa. » Des propos relayés par Will Stevens (Oreca Nielsen Racing). « C’était ma première fois sur ce circuit hier. Il est différent de ce que l’on peut connaitre, unique par ses caractéristiques, un peu « old school ». C’est très rapide, il faut beaucoup de confiance pour y être rapide, mais c’est vraiment cool. »
Chez les pilotes des autres catégories, l’unanimité est de mise sur la beauté du tracé et sur son côté fun. « C’est un circuit atypique » affirme Gaël Julien (Ligier n°15 RLR en LMP3). « Le ressenti est très bon mais il est plus axé Moto donc avec des virages très longs qui s’enchainent sans réel pause ni pour le pilote, ni pour la voiture. Cela va demander beaucoup d’efforts ».
Julien Andlauer, qui roule sur la Porsche 911 GT3 R n°60 Proton Competition, est lui aussi emballé par le circuit. « C’est top, j’adore ! » et il en profite pour pointer du doigt quelques parties clés du tracé. « Il ne faut pas surpiloter au niveau des entrés de virages. Il y a pas mal de chicanes, de pif-pafs, il faut souvent sacrifier le premier pour être rapide à la sortie du 2e et être plus vite dans la ligne droite. Adapter ce style de pilotage va nous permettre de commettre moins d’erreurs et être plus régulier. Par contre, le double droit rapide (virages 8 et 9) est assez important, il faut rentrer avec pas mal de vitesse. Cela monte beaucoup donc si on est un peu en perdition au premier, que l’on remet les gaz un peu trop tôt, on perd du temps dans le 2e dans la montée. Le dernier virage (15) n’est pas facile non plus. Entre pousser à l’entrée ou pousser à la sortie, c’est compliqué. Le compromis n’est pas évident à trouver.
Le trafic, un vrai souci
Par contre, plusieurs problèmes vont venir perturber les pilotes tout au long du meeting et surtout pendant de la course. Le premier d’entre eux, le trafic « qui va être important et qui peut vite vous faire perdre du temps. Cela va rendre la course particulièrement dure » confesse Will Stevens. Gael Julien est sur la même longueur d’onde sauf que lui va devoir gérer toutes les LMP2. » Cela va être compliqué au niveau trafic car on a beaucoup de LMP2, il faudra faire une course propre où on arrive à gérer sa performance, son trafic et sa voiture. De plus, il n’y a pas de vraies opportunités de dépassements nets « . Dans la classe la moins rapide, les LMGT3, ces autos vont avoir un rôle crucial dans le déroulement de la course. « Le trafic est plus ou moins compliqué, c’est un challenge, il y a des track limits « admet Julien Andlauer. » Mais on est limité par les bacs à gravier et ca c’est bien ! »
Le dernier problème va tourner autour du physique des hommes. « Au niveau physique, je pense que cela peut être dur un peu au niveau de la nuque » déclare Grégoire Saucy. « C’est une des pistes les plus dures de la saison. Il faut beaucoup s’y invertir et rester bien concentré surtout au niveau des vibreurs, entre avec ceux à utiliser et les autres. Cela va être exigeant physiquement, au niveau du cou et du gainage dans le secteur 2. » confirme Will Stevens.
» Attention aussi, ce circuit peut être assez étroit à certains endroits et il n’y a pas de virages connus pour ses dépassements, il va falloir être créatif » conclut Gaël Julien. On suivra donc avec attention ces 4 Heures du Mugello, un circuit où normalement le championnat n’a pas l’intention de revenir dans un futur proche. Même si d’autres avouent en « off » que le circuit est pas très bien adapté aux courses avec plusieurs catégories différentes, comme l’ELMS, la course de dimanche devrait être passionnante.