| 31 août 2024 | par

Bruno Famin (Alpine) : « Nous n’envisageons pas d’utiliser de jokers, autre que pour de la fiabilité »

© Nico Deumille

À la tête du programme Hypercar d’Alpine, Bruno Famin est présent ce week-end sur le Circuit des Amériques pour soutenir ses troupes. À l’occasion de la sixième manche du WEC, le Français a fait le point avec Endurance24 sur la première saison des Alpine A424.

Bruno, quel bilan tirez-vous jusque-là à trois épreuves de la fin de saison ?

« Nous avons toujours dit que la saison 2024 serait une année d’apprentissage pour l’Alpine Endurance Team, et c’est effectivement le cas. Nous constatons, sans surprise, qu’il y a un niveau très élevé en tête. Il y a beaucoup de constructeurs, de qualité et d’expérience à rattraper. Nous découvrons encore beaucoup de choses. Ici, pour la sixième manche, c’est la première fois que nous roulons sur le Circuit des Amériques. Nous n’avions pas effectué de tests préalables ici, donc nous découvrons le circuit et il y a beaucoup de choses à mettre au point. Nous progressons progressivement et la saison se déroule comme prévu, avec beaucoup à apprendre et à développer pour pouvoir rivaliser en tête. »

Beaucoup de constructeurs sont venus tester ici le mois dernier. Pourquoi ne pas avoir participé à ces essais ?

« C’est évidemment un vrai problème de se priver d’une séance comme celle-ci. C’était une séance essentiellement organisée par Michelin pour tester les pneus 2025, qui entre-temps sont devenus les pneus 2026. Une partie du circuit a également été resurfacée. Donc, nous n’avons pas perdu autant que nous le pensions, car il y a eu pas mal de changements depuis. Néanmoins, ne pas avoir testé ici est clairement un handicap. Il faut adapter le setup de la voiture à la piste, ce que nous n’avons pas pu faire et que nous découvrons aujourd’hui. La décision de ne pas venir est également due au fait que cette séance a été organisée un peu à la dernière minute. Nous n’avons pas pu organiser le fret à des coûts raisonnables et nous ne pouvons pas tout faire, donc il fallait faire des choix. »

Bruno Famin (Alpine) :

© Nico Deumille

Après une année d’apprentissage en 2024, tous les regards vont se tourner vers 2025. Avez-vous prévu d’apporter des évolutions ?

« Les évolutions, nous n’avons pas le droit d’en faire, sauf en utilisant des jokers. Pour l’instant, nous ne pensons pas utiliser de jokers pour des évolutions techniques, à part pour résoudre de petits problèmes de fiabilité. Aujourd’hui, le défi est de pouvoir extraire la performance de la voiture. Nous restons persuadés que la voiture est bien conçue et qu’elle a du potentiel. Le développement doit se concentrer sur tout ce que nous appelons les systèmes : le fonctionnement du traction control, du pilotage, du différentiel, du turbo lag, toutes ces choses que nous devons mieux faire fonctionner. En plus de la compréhension des pneus, de leur chauffe, et de l’optimisation de leur utilisation, qui est un énorme travail nécessitant de l’expérience. Dans la partie software et exploitation, il y a beaucoup à améliorer. C’est là-dessus que nous allons nous concentrer. »

Des premiers tours de roues au double abandon aux 24 Heures du Mans, le V6 Mecachrome est au cœur des attentions. Sa fiabilisation est donc cruciale pour en extraire la pleine performance.

« Ce n’est pas la performance du moteur lui-même qui pose problème. Nous travaillons évidemment sur la fiabilité. Nous savions avant Le Mans que nous avions quelques épées de Damoclès au-dessus de la tête. Malheureusement, cela s’est confirmé. Maintenant, il y a un plan et des actions ont déjà été mises en œuvre. D’autres suivront pour régler ces problèmes.

Bruno Famin (Alpine) :

© Nico Deumille

Ce qu’il faut mieux maîtriser, ce n’est pas la puissance du moteur, mais la puissance à la roue. Il faut que la puissance arrive correctement à la roue, et cela sera fait grâce à l’optimisation de l’ensemble des systèmes. C’est là où se trouve la performance. Tout cela est lié, car cette performance à la roue affecte également le fonctionnement du pneu, sa mise en régime, sa durée de vie, etc. Tout cela est la même problématique, tout est lié. C’est vraiment l’axe prioritaire de développement. »

Cela ne nécessiterait donc pas l’utilisation de jokers ?

« Ce n’est pas prévu. Nous verrons comment les choses évoluent, mais pour l’instant, nous n’envisageons pas d’utiliser de jokers, autre que pour de la fiabilité. »

Passionné de sport auto depuis toujours⎥Journaliste depuis 2018⎥Rédacteur en chef d'Endurance24
À propos de l'auteur, Florian Defet

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