| 28 avril 2023 | par

Batti Pregliasco (Ferrari) : « On va travailler pour arriver au drapeau à damier au Mans ! » 

Batti Pregliasco est le team manager d’AF Corse, la structure qui gère les deux Ferrari 499P dans la catégorie Hypercar en WEC. Après un début de saison encourageant de la marque au cheval cabré, les regards commencent à se tourner vers la Sarthe et les 100 ans des 24 Heures du Mans. Endurance24 a pu rencontrer l’un des responsables de ce projet en marge des 6 Heures de Spa-Francorchamps pour faire le point avec lui…

Une pole position et deux podiums. On vous imagine quand même ravis de ce résultat. Est ce que vous pensez que vous allez réaliser ce type de résultat avec une voiture aussi neuve ?

« Oui, nous sommes satisfaits de ce début de saison. Le plus important, et c’était notre question au départ, c’était de savoir si on allait être fiable. Il ne faut pas oublier que l’on a fait cette auto en cinq mois et accompli nos premiers tours de piste fin juillet. On est vite arrivé à la première course ensuite à Sebring avec les bosses, la spécificité de ce tracé. Il était donc facile de faire des erreurs et d’avoir des soucis techniques. C’était cela notre plus gros point d’interrogation car au niveau de la performance on s’est vite rendu compte que l’auto avait du potentiel. Donc le but était d’arriver au bout des deux courses avant d’être très performant. Maintenant que l’on sait que c’est une vraie voiture d’endurance, on peut travailler plus sur la performance, faire des réglages plus fin afin de trouver les choses qui vont nous permettre d’aller plus vite. »

Êtes-vous déçus de votre dernière course à Portimão ?

« Non, pas du tout. On n’était pas déçu des résultats de Portimão. Pour la 50, elle a fait ce qu’on avait prévu. On avait vu qu’il y avait un écart avec Toyota, donc, on avait choisi de faire une stratégie pour être prêts à utiliser tout ce que l’on avait à disposition. Certes, il y a un problème, c’est une déception sur la 51, mais ça, c’est technique. Ça peut arriver aujourd’hui, demain et après demain, c’est autre chose. Pour Spa, on espère être un peu plus proche encore de Toyota. »

© MPS Agency

Spa-Francorchamps avec les longues lignes droites permet il de préparer le Mans ? Est ce que vous travaillez sur le set up du Mans ici à Spa ?

« On est là pour faire la course de Spa, donc on pense à faire du mieux qu’on peut. Cependant, il est vrai que Spa donne beaucoup de données qu’on peut utiliser pour travailler en vue du Mans. C’est un circuit sur lequel Toyota, Porsche et nous- mêmes testons en vue du Mans comme Aragon ou Monza. Ce week-end, c’est la troisième course WEC de la saison, notre deuxième course de six heures donc on pense à cela uniquement. Le but est de ramener le plus de points possibles à la maison en vue du championnat. Pour ce qui est du Mans, on commencera à travailler dessus dès lundi. »

Qu’attendez vous de Spa ?

« C’est un circuit compliqué, il ne faut pas oublier que l’on peut avoir plus de chances d’avoir des problèmes. Il y a le trafic, la météo, mais on espère bien nous comporter, on est là pour y arriver, tôt ou tard (sous entendu, la victoire). »

Qu’est ce qui manque encore par rapport à Toyota ? Comment vous allez essayer de réduire l’écart?

« C’est difficile. Il faudrait avoir une Toyota dans les mains pour comprendre leur voiture (rires). On vient d’arriver, on ne peut pas se comparer par rapport à Toyota qui a 10 ans d’expérience avec leur connaissance des pneus, des set-ups, les stratégies et même des mécanos qui effectuent les pitstops. On part d’une stratégie un peu conservative justement pour travailler et pour avoir des données. C’est facile de prendre des pneus soft et faire un premier relais comme des fous et puis dire « on est forts ». Il faut être honnête et travailler. À mon avis, le bon choix, celui pour lequel nous avons opté, est de partir avec le meilleur choix pour les relais et pour les pilotes car il faut garder en tête qu’on dispute une course d’endurance. »

© MPS Agency

Des essais sont-ils prévus avant la journée Test des 24 heures du Mans ?

« Oui, il y aura encore quelques tests à faire pour bien préparer les 24 Heures du Mans. Le mois de mai, on n’a pas prévu de vacances (rires), rassurez-vous. »

Et après le Mans ?

« Justement, cette année, on a encore la possibilité de faire pas mal de tests au niveau des règlements, parce que c’est la première année. Donc, nous avons pour projet de faire des tests de développement pour l’année prochaine. La première année, on a la possibilité d’avoir 16 tests au total, huit par voiture selon le règlement. »

C’est le grand retour de Ferrari après 50 ans d’absence de la marque en sport prototype Sentez-vous un peu de pression avant les 24 Heures du Mans qui arrivent ?

« Non, on est tranquille (rires). Bien sûr, d’un côté, on sent la pression, de l’autre côté et c’est magnifique d’avoir cette pression. Quand on croise les passionnés, tous ces gens qui viennent et suivent les projets, quand on voit les retombés médiatiques et les fans qu’on a, ça fait plaisir. C’est le Centenaire des 24 Heures du Mans, 50 ans sans Ferrari en catégorie reine et deux belles voitures sur la grille de départ. On va bien travailler pour arriver au drapeau à damiers. »

© MPS Agency

Passionné de sport automobile et plus particulièrement d'Endurance, j'assiste aux 24 Heures du Mans depuis 1980 et suis accrédité depuis 2008. Je me rends régulièrement sur les plus beaux circuits européens et mondiaux. J'ai écrit pour de nombreux médias sport auto et collabore depuis quelques mois avec Endurance24
À propos de l'auteur, David Bristol

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