L’équipage de la Ferrari 499P n°83 d’AF Corse est le sixième différent à s’imposer depuis le début de la saison 2024 du WEC à l’occasion des 6 Heures du Circuit des Amériques. La course de Robert Kubica, Yifei Ye et Robert Shwartzman fut loin d’être un long fleuve tranquille. Explications…
Alors qu’il s’élançait deuxième sur la grille de départ derrière Antonio Giovinazzi, le poleman de la Ferrari n°51, Robert Kubica affichait un rythme très soutenu en début d’épreuve, au point de talonner la voiture officielle et d’échanger les positions au 19e tour.
Ce rythme de la n°83 cachait en réalité un problème de pression de pneumatiques trop basse qui aurait pu engendrer une pénalité. La direction de course avait d’ailleurs relevé ces fameuses pressions trop basses sur les pneus arrière, imposées par Michelin, entre les tours 8 et 15. Parvenant toutefois à faire monter la pression grâce à une attaque maximale en piste, la Ferrari n°83 a néanmoins été contrainte d’anticiper la fin de son premier relais et de déjà être chaussée de quatre autres pneus, optant pour trois médiums et un hard à l’arrière droit.
« Nous nous demandions s’il fallait faire un double relais avec les mêmes pneus. Comme vous perdez de la pression lors du deuxième relais, nous nous serions retrouvés à nouveau avec le problème, » a expliqué Ferdinando Cannizzo, responsable des voitures de la branche endurance de Ferrari. « Nous avons été obligés d’anticiper l’arrêt au stand et de perdre beaucoup plus de temps. Nous avons décidé d’utiliser un ensemble complet de nouveaux pneus. »
Sans pouvoir réaliser un double relais avec le premier set de pneus médium, dont le composé était le plus propice pour la course, AF Corse a dû en faire l’économie en vue de la fin de course. Yifei Ye a donc pris le volant avec quatre pneus hard peu avant la troisième heure. Si le premier relais s’est relativement bien passé, le second a permis à la Toyota GR010 Hybrid n°7 de revenir fortement. Revenu sous la barre des 2 secondes à l’issue de la quatrième heure, Nick de Vries est rentré un tour plus tôt que le pilote chinois.
« C’était compliqué. J’étais obligé de conserver ces pneus pour ne pas compromettre la fin de notre course. Ils étaient inférieurs aux médiums, mais c’était la solution la plus sûre et il était important de garder la position en piste, » nous a expliqué Yifei Ye. « Mon double relais a contribué à nous permettre d’avoir des pneus frais en fin de course. Nous avons très bien géré tous les trois. L’équipe a également réalisé des arrêts parfaits. »
Grâce à un tour de sortie 2,8 secondes plus rapide que celui de Robert Shwartzman, Kamui Kobayashi est ressorti en tête de la course à moins de deux heures de l’arrivée. Alors que le pilote russo-israélien, avec des pneus médiums, est parvenu à stabiliser l’écart autour des 10 secondes avec la Toyota, cette dernière a été pénalisée pour non-respect d’un drapeau jaune lorsque la Peugeot n°94 était à l’arrêt.
La Ferrari n°83 a alors retrouvé les commandes de la course à 40 minutes de l’arrivée, avec cette fois-ci une dizaine de secondes d’avance qu’elle est parvenue à gérer pour offrir la victoire à AF Corse et Ferrari au Texas.