Suite de notre entretien avec Antonello Coletta, Directeur des activités sportives de Ferrari, réalisé dans le cadre des 24 Heures du Mans.
Cette deuxième des trois parties de notre interview au long cours est consacrée au retour de la firme au Cheval Cabré dans la catégorie reine de l’Endurance, avec deux Hypercar en 2023, dont le premier visuel a été dévoilé vendredi 10 juin.
Antonello, où en êtes-vous dans ce projet Le Mans Hypercar ?
« Le projet se porte bien. Je pense que vers la mi-juillet ou la fin juillet nous serons en piste pour les premiers tests. Actuellement, nous sommes en train d’assembler la voiture. Nous savons que nous pouvons faire un bon travail mais nous savons aussi que la première course, à Sebring, sera compliquée, parce que c’est un circuit particulier et pour la fiabilité de la voiture ce n’est pas le meilleur circuit. Ce sera donc un exercice encore plus difficile pour nous mais c’est pareil pour tout le monde donc le but est de faire un bon travail en septembre, octobre et novembre et d’arriver avec une voiture prête pour la première course. Je pense que cette première course du championnat sera très difficile pour tout le monde. »
Deux Hypercars officielles seront engagées en 2023, mais Ferrari ne ferme pas la porte à une présence plus importante à l’avenir…
« Oui, nous aurons deux Hypercar en 2023 et nous n’avons pris, pour le moment, aucune décision pour avoir d’autres voitures dans le futur. Nous préférons attendre la première saison et nous déciderons pendant cette première saison ce que nous ferons pour le futur. Actuellement nous préférerons être concentrés sur des voitures officielles. »
Toyota sera le constructeur à battre l’année prochaine et pourra compter sur déjà deux années d’expérience avec son Hypercar. Comment appréhendez-vous cela ?
« Oui c’est vrai ! J’entendais qu’ils allaient peut-être développer une autre voiture. S’ils changent de projet ils auront probablement les mêmes problèmes que nous. Dans tous les cas nous ne pourrons pas changer l’histoire donc nous devons nous concentrer sur nous pour réussir à faire une voiture la plus fiable possible. »
En interne, ce nouveau programme a-t-il engendré une réorganisation du département compétition ?
« Oui il y a eu des nouvelles personnes qui sont arrivées mais nous travaillons avec AF Corse avec qui nous sommes en partenariat pour ce programme Hypercar. Il y a eu également du recrutement de leur côté. C’est important d’avoir un partenaire fiable, ils font partie de la famille Ferrari, et donc nous allons travailler main dans la main et je pense que nous avons fait un bon recrutement. »
Les pilotes évoluant en LMGTE Pro actuellement seront-ils impliqués dans le développement de la LMH ?
« Comme je l’ai déjà dit au départ, les pilotes seront exactement les mêmes que ceux que nous avons aujourd’hui en GTE. Et nous verrons pendant les tests si nous devons changer des pilotes, si nous devons aller chercher de nouvelles solutions. Mais dans tous les cas, l’idée est de conserver les pilotes actuels et donc nous partirons avec une rotation des line-ups actuels. »
© Ferrari
Comment vos pilotes se préparent en attendant de pouvoir rouler sur l’Hypercar ?
« Tous les pilotes que nous avons, ont déjà de l’expérience en monoplace, en DTM, en proto… Mais dans tous les cas nous faisons des essais en LMP2 pour avoir une préparation plus consistante mais j’espère arriver vite sur des circuits avec l’Hypercar, ce sera un peu plus facile pour se préparer. »
Quels pilotes ont déjà essayé une LMP2 ?
« Actuellement tous les pilotes que nous avons ont essayé la LMP2. »
Cette LMP2 est celle exploitée par AF Corse ?
« C’est normal que nous utilisions notre LMP2 qui est là pour faire des entraînements. Le partenariat avec AF Corse est vraiment très important pour nous, c’est une aide précieuse. Ça nous apporte beaucoup en GTE mais également en LMP2. L’engagement en ELMS et en FIA WEC est une bonne idée ! »
Fiorano est traditionnellement le théâtre des déverminages. On imagine que la Ferrari LMH y fera ses premiers tours de roues ?
« Ce n’est pas sûr, mais probablement oui. C’est normal pour Ferrari, mais ce ne serait pas la première fois que nous roulons pour la première fois hors de Fiorano. Nous avons le Mugello qui est un autre circuit de Ferrari donc ce n’est pas sûr que ce soit à Fiorano. »
