La firme de Maranello a réalisé l’exploit de remporter les 24 Heures du Mans pour la deuxième année consécutive, cette fois-ci grâce à l’équipage de la Ferrari 499P n°50, composé de Nicklas Nielsen, Miguel Molina et Antonio Fuoco. Deux mois plus tard, Robert Kubica, Yifei Ye et Robert Shwartzman ont imposé la Ferrari 499P n°83, privée d’AF Corse, lors des 6 Heures du Circuit des Amériques (Lone Star Le Mans).
Antonello Coletta, le responsable du programme Endurance et Corse Clienti de Ferrari, s’est confié en exclusivité à Endurance24 pour faire le point à l’aube de la manche finale de la saison 2024 du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. Première partie de l’entretien…
À Austin, Ferrari a enfin décroché une victoire en WEC en dehors de la mythique course du Mans, malgré un potentiel clairement démontré depuis 2023, avec notamment quatre pole positions. Pouvez-vous revenir sur le chemin parcouru jusque-là ?
« L’an dernier, après notre victoire au Mans, nous n’avons pas eu la possibilité de disputer une véritable bataille équitable avec les autres équipes. En 2024, je préfère ne pas parler de la manche au Qatar, car cela a été un autre mauvais exercice, comme une grande partie de la saison 2023. Cependant, nous avons réalisé une bonne course à Imola, même si nous n’avons pas gagné à cause de certaines incompréhensions au sein de l’équipe.
À Spa, je pense que nous avons également très bien performé. J’aimerais rappeler qu’avant le drapeau rouge, nous étions premiers, deuxièmes et quatrièmes. La n°50 était même partie de la dernière position ! C’était une excellente prestation, mais malheureusement, le nouveau départ a changé la donne. Au Mans, nous avons gagné. À São Paulo, plusieurs éléments ont fait que nous n’étions pas compétitifs. Mais si je regarde l’ensemble, je peux dire que nous avons réalisé un bon projet. Nous avons remporté Le Mans avec la même voiture, sans évolution. Le premier kit Evo est arrivé juste avant São Paulo. Donc, globalement, le projet est solide. L’équipe a travaillé de manière remarquable et nos pilotes sont également très performants. »
Les 6 Heures de Fuji ont été beaucoup plus difficiles avec une neuvième place comme meilleur résultat, ce qui ne laisse qu’une infime chance à Ferrari et ses pilotes de remporter le titre à Bahreïn. Comment expliquez-vous cette différence entre les deux courses ?
« Dès la veille de la course au Japon, nous savions que la course ne serait pas facile pour nous sur un circuit, Fuji, où nous avons toujours rencontré des difficultés et sur lequel la 499P pouvait avoir le plus de mal. En course, comme je l’ai dit, nous avons fait tout ce que nous pouvions pour nous battre pour le podium, mais malgré l’excellent travail de l’équipe avec la 499P numéro 50, nous n’avons pas pu faire mieux que la neuvième place. Il y a sans doute des regrets de ne pas avoir marqué plus de points en vue du championnat du monde. »
L’introduction des premières évolutions cet été avant la manche brésilienne a quelque peu surpris. Pouvez-vous nous en dire plus ?
« Nous n’avons pas effectué de changements avant Le Mans, car c’est une course vraiment spéciale où la fiabilité est primordiale. Introduire des modifications avant une telle épreuve aurait pu représenter un risque. Les ajustements que nous avons apportés par la suite visaient à renforcer la fiabilité, car nous avions rencontré de nombreux problèmes de température avec les freins, un enjeu mineur au Mans, mais qui aurait pu poser problème à São Paulo et sur d’autres circuits. »
Ces évolutions étaient-elles donc planifiées ?
« Oui, bien sûr. Toutes les homologations avaient été faites avant les 24 Heures du Mans, donc tout était prévu. »
D’autres évolutions sont-elles attendues pour la saison prochaine ?
« Honnêtement, aucune décision n’a encore été prise. Peut-être que cela arrivera au début de l’année 2025, ou alors en milieu de saison, comme en 2024. Mais pour l’instant, nous n’avons pas statué. Pour prendre une décision, nous devons être certains que nous allons dans la bonne direction, comme je l’ai mentionné. Nous allons effectuer des essais et analyser les données pour vérifier si nos idées sont bonnes. Ce n’est qu’après cela que nous déciderons de changer quelque chose. »
A suivre…