| 6 août 2024 | par

Alex Palou (Cadillac) : « J’ai beaucoup appris au Mans et je suis impatient d’y revenir ! »

© Cadillac

Une des stars des dernières 24 Heures du Mans était Alex Palou. Peut-être pas très bien connu du grand public, le pilote de 27 ans est tout simplement double champion IndyCar Series (2021 et 2023) et a terminé 2e des 500 Miles d’Indianapolis 2021. Pilote Cadillac en Endurance, il a disputé son tout premier Le Mans cette année.

Les premiers tours de roues d’Alex Palou avec la Cadillac V-Serie.R remontent aux 24 Heures de Daytona 2024 où il partageait le volant avec Sébastien Bourdais, Renger van der Zande et Scott Dixon. Les quatre hommes ont fini 10e mais le pilote espagnol en garde un bon souvenir et n’hésite pas à analyser ce qui lui manque encore. « Pour moi, Le Mans et Daytona sont très proches au niveau de la façon de conduire, de courir mentalement. Je suis habitué à n’avoir qu’une heure et 30 minutes de course, et là c’est 24 heures, je sais que je dois être un peu plus calme et y aller plus doucement. Je me souviens de la première fois que j’ai fait Daytona en 2022 (déjà chez Cadillac mais avec une DPi), je voulais toujours suivre la voiture devant moi et je ne me reposais pas trop. Mais cette année, je me suis reposé un peu plus. »

24Heures de Daytona © IMSA

Sa participation au Mans, assez tôt dans les « tuyaux », a cependant été longue à être confirmée. « Nous avons appris lentement que nous allions peut-être y aller si nous obtenions l’inscription supplémentaire pour une troisième Cadillac. C’était peut-être oui, peut-être non. Quand j’ai eu le oui définitif, j’ai pu me réjouir, c’était vraiment spécial. Je voulais disputer cette course et le fait d’y être finalement signifie beaucoup. Je pense être prêt, je suis probablement au meilleur de ma carrière, c’était donc le meilleur moment. » Les 24 Heures du Mans ne sont pas inconnues pour le double champion IndyCar Series. Déjà jeune, il suivait cette épreuve quand il vivait en Europe.  « Je suis à six heures du Mans, peut-être à sept de l’endroit où j’ai grandi. J’ai toujours regardé Le Mans quand j’étais enfant, et probablement davantage plus récemment, quand j’ai commencé à m’intéresser à la course et aux monoplaces. C’est une épreuve que je regarde toute la journée. Mon père en est un grand fan. C’est pourquoi c’est super spécial d’être ici. »

Absent lors de la Journée Test pour cause de clash de date avec une manche IndyCar Series, Alex Palou est arrivé en début de semaine afin de prendre part aux essais. Il a alors découvert un circuit qui ne le laisse pas insensible. « Je l’adore. Il est bien mieux que ce que je pensais. Évidemment, je l’avais fait sur le simulateur, mais cela ne retransmet pas le caractère du circuit. C’est facile à piloter, vraiment agréable et impressionnant. Il présente beaucoup de difficultés avec les zones de freinage et de vitesse élevée. La section des Porsche est incroyable tout comme la zone de freinage de Mulsanne, vraiment délicate. À la télévision, cela ne semble pas difficile ou rapide, mais quand vous êtes dans la voiture, ça l’est ! »

© MPS Agency

Le souci rencontré par Alex Palou au début a été les pneus froids en sortant des stands, une situation qu’il connait pourtant mais qu’il n’a pas appréciée. « En IndyCar, nous avons l’habitude d’avoir toujours des pneus froids, mais je dirais que c’est encore pire ici. Lorsque la température de la piste est élevée, ça va, c’est proche de l’IndyCar mais mercredi soir, par exemple, j’ai utilisé des pneus froids, c’était terrible. On a pu voir à la télévision tant de pilotes faire des têtes à queue, même en qualifications. Cela ne veut pas dire qu’ils sont mauvais, cela signifie que les pneus sont « merdiques ». Je pense que c’est un peu dangereux ! »

Très tôt dans la semaine des 24 Heures du Mans, Alex Palou avait vu juste quand aux forces et faiblesses de la Cadillac sur le circuit des 24 Heures. « En course, nous n’avions pas la meilleure BOP dans le sens où nous étions très lents dans les lignes droites et très rapides dans les virages. Quand vous avez du trafic et que vous en manquez en ligne droite, c’est vraiment difficile. En qualifications, vous n’avez normalement pas de trafic et vous pouvez rouler à 100%, donc je pense que la BOP pour les qualifications était parfaite. Mais je savais que pour la course, cela serait vraiment piégeux. Nous étions vraiment rapides dans les Porsche, mais vous ne pouvez pas dépasser à cet endroit. Si vous avez du trafic, vous devez lever le pied, perdez alors beaucoup de temps à cet endroit ainsi que dans la ligne droite. Notre premier objectif était de survivre et de terminer la course, mais nous voulions gagner. »

© MPS Agency

En tête à quelques reprises (au total 23 tours), surtout en fin d’épreuve, la Cadillac n°2 qu’il partageait avec Earl Bamber et Alex Lynn a terminé 7e, la seule V.Series.R rescapée. La victoire n’était donc pas au bout. « C’était très amusant jusqu’à la fin, simplement parce qu’il y avait l’espoir d’essayer d’obtenir la victoire mais nous échouons. Ce fut une grande expérience, la première fois que je participais au Mans avec Cadillac, la première fois que je conduisais sous la pluie, de nuit. C’était la première fois pour beaucoup de choses cette année. J’ai beaucoup appris et j’attends avec impatience la prochaine édition. »

En tout cas, avec deux grandes classiques comme Daytona et Le Mans cette année, l’Espagnol prend plaisir à rouler en Endurance. « C’est très amusant. C’est un style de course différent, mais vraiment sympa. L’équipe et les pilotes sont très proches les uns des autres et cela me plait. Déjà les autres années, je regardais, m’informais sur Le Mans. Peut-être pas pendant 24 heures, mais je le fais toujours, surtout quand l’équipe est en lice. Je suis un grand fan de course en général, j’en regarde beaucoup, même des séries différentes. »

Bien entendu, cette « nouvelle » discipline est « très loin de l’IndyCar Series. Il existe des similitudes au niveau de la vitesse, ça va très vite en Hypercar. Le niveau des pilotes aussi, c’est de la folie en IndyCar et en Hypercar. Si vous regardez les noms qu’il y avait au Mans, c’est fou : combien de champions de DTM, de Formule E, d’IndyCar, de WEC ? Mais quand vous êtes au volant, c’est différent. L’Hypercar est un peu plus lente dans les virages, un peu plus paresseuse parce que plus grande, plus lourde, mais une Indy est également très lourde. Cependant, cela reste quand même une monoplace, donc elle se déplace très vite. »

© IMSA

En tout cas, cette première expérience en appelle d’autres. Alex Palou aimerait vraiment revenir au Mans. « Je pense que c’est une bonne chose que nous puissions intégrer Le Mans dans notre calendrier. J’espère qu’il y aura encore plus de pilotes d’Indy Car qui essaieront. Je suis heureux d’avoir eu l’opportunité d’être ici cette année et j’espère revenir. »

Malheureusement, le calendrier IndyCar Series 2025 a placé une manche en même temps que les 24 Heures du Mans donc des pilotes comme Scott Dixon, Romain Grosjean et Alex Palou (entre autres) sont bloqués pour le moment.

Passionné de sport automobile et plus particulièrement d'Endurance, j'assiste aux 24 Heures du Mans depuis 1980 et suis accrédité depuis 2008. Je me rends régulièrement sur les plus beaux circuits européens et mondiaux. J'ai écrit pour de nombreux médias sport auto et collabore depuis quelques mois avec Endurance24
À propos de l'auteur, David Bristol

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