Alex Lynn a, comme l’an dernier, un programme bien chargé. Il est pilote officiel Cadillac au volant de la V-Series.r n°2 avec Earl Bamber en WEC et roule en ELMS pour le compte d’Algarve Pro Racing. Avant que le Britannique ne s’envole pour Austin pour la manche de ce week-end, Endurance24 a fait le point avec lui à Spa en ELMS…
Quel est votre regard sur votre saison WEC 2024 jusqu’à maintenant ?
« Je pense que nous avons honnêtement eu de très bonnes performances individuelles, mais malheureusement, cela ne s’est pas concrétisé sur une course complète. Malheureusement, depuis un moment, nous avons de la malchance, parfois nous l’avons créée nous-mêmes. Au Qatar, évidemment, nous avons terminé la première course en force, avec la quatrième place, puis avons été disqualifiés, mais ce fut une très bonne journée. A Imola, nous avons eu une mauvaise journée en général (10e). A Spa, nous avons eu une bonne course, puis cela a changé très rapidement avec l’accident d’Earl. Et puis Le Mans… Je pense que nous avons fait un bon Le Mans, nous en sommes satisfaits. Nous nous sommes battus jusqu’à la fin, malheureusement, Ferrari et Toyota, en particulier, étaient juste un peu plus rapides, pas beaucoup, mais un peu. Nous finissons 7e. Ensuite, à São Paulo, nous avons fait une bonne course, puis avons eu un problème à l’arrêt au stand. En WEC, il suffit d’une petite erreur pour faire basculer votre course très rapidement. »
Vous êtes donc loin des attentes du début de l’année…
« Je pense que les performances ont été bonnes, mais l’exécution n’a pas été ce que nous voulions. »
Qu’attendez-vous de la prochaine manche à Austin ce week-end ?
« Nous avons deux manches très rapidement avec Austin puis Fuji. Nous avons fait des tests à COTA où nous avons été bien, mais bien sûr, tous les autres sont également pas mal car ils ont aussi fait des essais. Je m’attends à un combat serré, une course très intéressante avec la chaleur. Il fera très chaud, les pilotes seront fatigués et la dégradation des pneus sera un grand sujet. Le circuit a été refait depuis nos essais, il y a donc beaucoup de points d’interrogation, mais au moins, je pense que le tracé et tout ce qui s’y rapporte sera un peu à notre avantage. »
C’est une course très importante pour Cadillac parce qu’elle se déroule à domicile…
« Exactement. Je dirais que si nous parvenons à enchaîner les week-ends, nous pourrons nous battre pour une place dans le top 5 ou le top 6. Ce serait une bonne journée pour nous. »
« Austin et Bahreïn devraient mieux convenir à la Cadillac ! »
Les trois manches, avec Austin qui est assez nouvelle parce qu’il s’agit d’un nouveau circuit pour les Hypercars, puis Fuji et Bahreïn que vous connaissez. Comment la voiture se comportera-t-elle sur ces tracés ? Et pour Bahreïn, une course un peu plus longue, serez vous accompagné d’un troisième pilote ?
« Oui, direction Austin puis une petite pause et ensuite Fuji, deux manches qui arrivent très vite. Je pense qu’à Austin et à Bahreïn, la voiture devrait bien se comporter car le circuit lui convient. Fuji n’était pas notre meilleure course en 2023, mais je pense que nous avons beaucoup amélioré notre compréhension de cette course l’année dernière. J’espère donc que les améliorations que nous avons apportées seront visibles lors de cette manche. Bonne question pour la course de Bahreïn et le 3e pilote, mais je ne sais pas vraiment, je n’en suis pas sûr. »
L’année prochaine, plus de Chip Ganasi Racing en WEC, mais Team Jota avec Cadillac. Qu’en est-il de l’avenir pour vous ?
« Je pense que nous allons attendre de voir. J’adore le WEC et j’aime beaucoup piloter pour Cadillac. C’est une grande marque, une voiture très cool. Je pense que Jota est une superbe équipe et je suis sûr que le partenariat sera solide. Mais de mon côté, j’ai besoin de voir ce que l’avenir me réserve. »
Ils ont déjà des pilotes, mais en même temps, vous avez beaucoup d’expérience, deux ans avec la voiture…
« La voiture évolue très bien. Je pense que Jota, bien sûr, en tant qu’équipe, est très talentueuse. On peut s’attendre à ce que la voiture évolue, surtout avec deux autos alignées. C’est une chose importante, c’est d’ailleurs ce qui a rendu notre Le Mans agréable, avec les deux autres voitures. Même si nous avons toujours pensé que ce que nous faisions en tant qu’équipage était bien, vous n’êtes jamais sûr jusqu’à ce que les autres voitures arrivent pour confirmer que vous êtes bien, que vous avez fait ce qu’il fallait. Ce sera un partenariat solide surtout avec une voiture qui a de grandes possibilités. »
L’année 2024 est un peu moins chanceuse pour vous parce que vous êtes aussi en ELMS. Vous défendez votre titre avec Algarve Pro Racing (Matthias Kaiser, Olli Caldwell), mais pas comme vous le souhaitiez…
« C’est exact. Encore une fois, c’est très similaire au WEC en fait, les performances sont fortes. Nous pouvons qualifier la voiture à une très bonne place, nous battre aux avant-postes, mais malheureusement, les courses ne se sont pas déroulées comme prévu. Nous devons améliorer cela parce que je pense que cette équipe mérite de bons résultats. Une écurie très forte, une voiture très rapide, je pense qu’Algarve mérite de montrer de quoi elle est capable. »
« J’aime sortir de ma zone de confort et trouver de nouvelles solutions pour aller plus vite ! »
Quelle sera votre fin de saison ? Le WEC, l’ELMS. Avez-vous quelque chose de plus, des courses supplémentaires, par exemple, aux États-Unis, l’Asian Le Mans Series ?
« Je ne sais pas. J’aimerais bien. J’ai participé à la NLS (Nürburgring Langstrecken Serie) il y a deux semaines avec la Porsche Falcon, et j’ai vraiment aimé. C’était très amusant. »
Une nouvelle expérience ?
« C’est une nouvelle expérience de conduire une Porsche, c’est aussi la première fois que je roule sur la Nordschleife depuis six ans. Mais j’ai apprécié. J’aimerais bien en faire une autre manche si l’opportunité se présente. »
Pourtant dans votre carrière, vous êtes plus concentré sur le prototype, que sur le pilotage d’une GT3…
« Oui, c’est vrai mais il ne faut pas oublier que j’ai fait beaucoup de choses dans le passé, notamment avec l’Aston Martin GTE (il a remporté les 24 Heures du Mans 2020 avec la Vantage GTE en GTE Pro). En fait, c’est agréable de se challenger en tant que pilote. J’aime me mettre dans une situation où l’on ne s’attend peut-être pas à ce que vous soyez le plus rapide, mais cela vous oblige, en tant que pilote, à sortir de votre zone de confort et à trouver de nouvelles solutions pour aller plus vite. Je pense que c’est important. Il ne faut pas avoir peur d’essayer quelque chose de nouveau et de voir ce que l’on peut faire. C’est ce que j’aime. »